Astrid Engberg : une artiste nordique envoûtante

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Suite à la sortie de son album « Life goes on », Astrid Engberg, la chanteuse danoise nous révèle les clés de cet univers autant chaleureux que lointain, empreint d’une mélancolie qui en fait un album hypnotique. Sa voix envoûtante fait appel à mille impressions et mille racines qu’elle avoue avoir glanées dans ses voyages. Décryptage d’une artiste singulière.

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On lit sur votre site officiel que vous aimez « le franchissement des frontières et des genres » . Est-ce que cet album en est la meilleure définition ?
Pas vraiment, mais cet EP est le premier d’une série de 4 et je pense que la série complète reflétera bien cet état d’esprit.

Pouvez-vous nous parler du sens du titre de cet album « Life goes on » ?
« Life Goes On » est une phrase à laquelle j’ai souvent du me rattacher lorsque ma santé mettait ma vie au défi.
Après la sortie de l’album, je suis tombée sur une citation de mon poète favori, Robert Frost:
« En 3 mots, je peux résumer tout ce que j’ai appris de la vie: elle avance »
Je trouve ses mots très justes.

Est-ce que cet album est une première étape vers autre chose ?
Je pense que tout est en mouvement perpétuel et j’espère que c’est toujours vers quelque chose d’autre. Comme dit plus haut, ce EP est le premier d’une série de 4. Nous allons masteriser le deuxième avec mon label Phonosaurus dans les prochains jours et il ne tardera pas à sortir. Après les 4 EPs, quelque chose de complètement différent viendra. Je suis très inspirée ces jours à travailler sur un nouveau projet très excitant.

Qu’est-ce qui vous fascine à la confluence de ces genres musicaux très différents ?
Je ne me suis jamais identifiée à un certain groupe de personnes ou un genre en particulier. J’aime à explorer de nouvelles choses, autant dans la musique que dans ma vie de tous les jours. Je crois que tout est connecté et je crois que la combinaison de tout ce que j’ai pu entendre, voir, vivre et ressentir est l’unité qui crée mon univers musical. Pourquoi limiter sa vie dans une seule boîte alors qu’en utilisant toutes les boîtes on peut construire un château?

Pensez-vous que votre musique soit la confrontation de votre rapport à vos différentes rencontres et nombreux voyages ?
Le voyage est une de mes plus grandes sources d’inspiration, avec les sons, les voix, les mots, les gens. Plus les gens, les environnements sont différents de moi, plus ils m’inspirent. L’Afrique de l’Ouest, L’Égypte, les USA, la Chine, la France, l’Italie et l’Afrique du Sud ont été les voyages les plus inspirants. Partout ,j’ai pu rencontrer des personnes vraiment intéressantes, mais j’ai aussi du mettre au défi mes propres perceptions du son, de la musique, de la vie…
J’adore les choses que je ne comprends pas, qui font de moi une personne curieuse. Chaque personne que j’ai pu rencontrer dans ma vie m’a inspirée d’une façon ou d’une autre. Autant dans l’épicerie du coin qu’à l’autre bout du monde, ces gens m’ont marqué.

Votre voix est envoûtante et donne une profondeur mystique à votre album. Êtes-vous d’accord avec cette analyse ?
Je n’en ai aucune idée (rire). Il faut demander à un autre auditeur, pas à moi.

Que vous apporte le voyage dans votre création musicale ?
De nouveaux sons, de nouvelles images, chaque voyage donne l’impression d’avoir gagné à la loterie de l’inspiration. Tout n’est pas toujours facile durant ces périodes. J’ai beaucoup voyagé seule, ce qui m’a donné la possibilité d’observer. Particulièrement pendant mon séjour à Ouagadougou au Burkina Faso en 2006. Ces moments étaient de l’or pour moi. Je passais 4 à 5 heures par jour dans le village, assise sous un manguier, jouant du djembé avec quelques-uns des meilleurs musiciens de la région. Tellement de joie et d’inspiration émanaient de ce voyage. Vivre avec ces mêmes gens et musiciens, qui sont devenus de très bons amis, m’a offert ce point de vue unique de leur univers, de leurs vies. Cette simplicité me manque. Nous pouvions passer beaucoup de temps à ne rien faire. À simplement parler de la vie, regardant la vie du village se dérouler devant nos yeux. Par moment je restais seule, mais cette solitude était, j’en suis sûre, connectée au reste. Le Burkina Faso m’a vraiment ouvert les yeux et l’esprit tout en m’apportant tellement de joie et de croyance en la beauté du monde.
J’ai vu cette citation sur un mur une fois: « Certaines personnes sont tellement pauvres, tout ce qu’elles ont c’est de l’argent » – ça marche à l’envers pour les Burkinabés, ils sont très riches intérieurement.

Revendiquez-vous une tonalité nordique dans votre album ?
Mes origines scandinaves sont les fondations sur lesquels je marche. Ici, les hivers peuvent être très longs, sombres et durs. Je pense que cela affecte la dureté de l’âme. Bien que ces hivers soient parfois pesants, je crois qu’ils permettent aussi l’espace pour une profonde réflexion.
Une fois de plus, j’essaie de ne pas définir mon travail, je laisse ce soin aux autres, mais je pense que vous pouvez qualifier ma sonorité de Nordique si vous le désirez. Je crois que la réelle touche nordique de Life Goes On vient de l’apport de mon très bon ami et excellent trompettiste T-Rone (Tobias Wiklund). Il viens de Gävle en Suède, et je répondrai à coup sûr qu’il représente parfaitement l’esprit et le son scandinave.

Pourquoi avoir choisi de sortir seulement 4 titres ?
Je le sentais tout simplement comme cela.

Quels sont les projets musicaux en cours ?
Le deuxième EP est sur le point de sortir. Ensuite viendront les 3e et 4e et j’ai récemment commencé un nouveau projet totalement différent qui m’enthousiasme énormément. Je travaille également sur des compositions pour un spectacle de danse et écris des poèmes et chansons en Danois, ma langue natale.

> Astrid Engberg  » Life goes on » ( Phonosaurus) – Photo Denis Lehmann

FaceBook: https://www.facebook.com/AstridEngberg
Bandcamp: http://astridengberg.bandcamp.com/

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