Sophie Darly - Soul Games - Motown

Sophie Darly : un jazz fait de fraîcheur et de Motown

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Il y a quelque chose de rafraîchissant chez Sophie Darly dès les premières notes de son album « Soul Game ». On est balancé dans un répertoire Motown qui ne dénature ni l’univers ni l’ambiance de ce qui a été fait mais le remet au goût du jour avec respect et enthousiasme. À écouter pour découvrir ou redécouvrir des classiques avec la singularité de cette jeune chanteuse dont on devrait entendre reparler.

propos recueillis par

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Votre histoire avec le Jazz a-t-elle commencé aux USA ?
Mon voyage aux États-Unis remonte à 2002 et mon « histoire avec le jazz » a commencé bien avant ! Nous avions dans ma famille beaucoup de disques et vinyles de différents styles, dont quelques beaux albums de jazz. J’ai très vite été attirée par cette musique. Alors dès que l’occasion de jouer en groupe s’est présentée, j’ai commencé au lycée à chanter mes premières notes sur des standards.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le Gospel Music Workshop of America de Detroit ?
Le GMWA a lieu tous les ans aux USA. C’est une semaine qui met à l’honneur le gospel où se rencontrent des chorales du monde entier, des musiciens, des artistes. Les classes démarrent à 7h le matin (harmonie, piano, chant…) jusque 12h, puis répétition en Mass Choir à 500 choristes l’après-midi. En soirée, il y a des concerts à écouter partout de 18h à minuit. Autant vous dire que c’est très intense et j’ai rencontré de nombreux de chanteurs absolument exceptionnels!

D’où vous vient cette passion pour la Motown ?
J’ai une forte passion (entres autres) pour la Soul-Music! J’adore, le son, le phrasé! À l’époque beaucoup de chanteurs qui signaient chez Motown étaient aussi des chanteurs de Gospel. Aller à la rencontre à l’une des sources de la Soul Music à Detroit était une sorte de pèlerinage pour moi. Je suis allée visiter les studios de la Motown qui ont depuis été transformés en musée. C’est magique de se dire que de très nombreux d’albums que j’adore ont été enregistrées dans la pièce où je me trouvais. Ils ont conservé aussi le matériel et les instruments de l’époque, ça vaut le détour!

Quand vous êtes-vous sentie en mesure de chanter du Jazz ?
Le jazz implique d’une certaine façon une rigueur dans ses formes, ses modulations et ses espaces d’improvisation, mais c’est avant tout des chansons…Je n’ai donc jamais appréhendé cette musique comme une étape dans ma technique, mais plus comme un besoin de m’exprimer avec ces belles mélodies.

Si vous deviez définir votre album en deux mots, que diriez-vous ?
J’ai adoré préparer l’album Soul Game avec mes musiciens Arnaud Gransac au piano et aux arrangements, Sébastien Maire à la contrebasse et Julien Jolly à la batterie. Nous jouons ensemble depuis longtemps. J’ai passé des heures à écouter des vieux titres des années 60 pour enfin me décider à en choisir quelques-uns.

Comment avez-vous appréhendé la conception de Soul Games ?
C’est des heures d’écoute pour choisir les quelques chansons qui ont été arrangées par Arnaud et Sebastien. J’ai choisi entre autres des mélodies chantées à l’époque par Mary Wells, Brenda Holloway, The Miracles qui sont un peu moins connus que Marvin Gay, The Temptations. Nous voulions évidemment quitter les versions originales pour faire une vraie proposition. J’aime beaucoup l’arrangement de My Guy et de When I’m gone.

Et quels étaient vos impératifs musicaux pour réaliser un album à votre image ?
Mon impératif était de trouver une texture, des ambiances aux frontières de la soul et du jazz pour interpréter ce répertoire. Et je voulais que les arrangements pour quartet c’est-à-dire piano&rhodes, contrebasse et batterie s’inscrivent dans un courant de jazz assez actuel.

C’est un disque qui mélange plusieurs facettes d’une même musique, le Jazz, à laquelle vous rajoutez votre fraîcheur vocale. N’est-ce pas quelque part l’un des secrets de votre réussite ?
Nous avons enregistré des titres qui ont environ 50 ans avec des arrangements épurés. L’enregistrement du son du groupe avec mon interprétation est donc forcement plus fraîche. Et c’est peut-être ce mix qui plaît au public.

Comment marier la Motown avec le swing tout en l’aspergeant de bonne humeur ? N’est-ce pas au fond la définition de Soul Game ?
On peut le définir ainsi, ça me plaît ! Et je peux aussi ajouter qu’on s’entend très bien tous les quatre, nous sommes devenus des amis au fil des années! C’est toujours un plaisir de se retrouver pour jouer, alors peut-être que ça se sent un peu dans notre musique et sur scène.

Préparez-vous un autre album ?
On sort tout juste de studio oùj ’ai enregistré, mes voix la semaine dernière, alors c’est tout frais. J’ai confié la réalisation de ce nouveau disque à Laurent de Wilde, avec toujours la même équipe de musiciens. Enregistrer notre nouveau répertoire en studio avec Laurent était une belle aventure. Toute l’équipe s’est bien vraiment bien amusée, je crois. C’était un très bon moment.

Si oui, pouvez-vous nous confier quelques secrets à son sujet ?
J’ai pris du temps pour choisir le nouveau répertoire toujours inspiré de chansons des années 60. Mais là, je n’ai pas restreint le choix au catalogue Motown. J’ai sélectionné des titres chantés par Dusty Springfield, Oscar Brown Jr, Donny Hattaway, Dionne Warwick entre autres qui ont été arrangés pour quartet. Et j’ai eu la joie d’écouter Airelle Besson et Pierre Dessasis qui sont venus jouer sur quelques morceaux.

Où pourra-t-on vous voir sur scène prochainement ?
Pour cette fin d’année je travaille beaucoup avec la chorale que j’ai crée Liberty Gospel. Nous accompagnons une artiste Chimene Badi. Nous sommes en résidence actuellement et nous serons sur la scène de l’Olympia le 3 décembre prochain puis en tournée. Concernant mon nouvel album, il va sortir début mars et nous démarrerons une nouvelle tournée avec le groupe.

Sophie Darly  » Soul Game » ( BroZprod)


> Le site officiel de Sophie Darly


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