Diderot bagarre : la rencontre plaisante d’un philosophe éclairé et d’un éclairagiste

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Par Julie Cadilhacbscnews.fr / Crédit-photo (Marc Ginot) – Imaginez qu’il vous soit possible de converser avec Diderot: que demanderiez-vous à cet intellectuel libertin au moment où il perd sa liberté en 1749 suite à la publication de sa Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient? Ami de Jean-Jacques Rousseau, initiateur zélé de l’Encyclopédie, amant de Sophie Volland, brouillé avec son frère qui critiquait ses agissements, Denis Diderot est l’auteur d’une correspondance passionnante autant pour ses déclarations amoureuses que pour ses réflexions sur la morale et la religion.

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Régis de Martrin-Donos, à partir de ces écrits épistolaires, a imaginé une rencontre aussi improbable qu’enthousiasmante : celle d’un homme du XVIIIème siècle condamné à la rétention avec un jeune garçon solitaire et secret du XXIème siècle. Le début de la pièce manque assurément de rythme et de « vraisemblance » car le jeune éclairagiste débarque de façon trop intempestive et tarde à faire digérer au public la possibilité de sa présence: d’ailleurs, à part la réalité des lampes, l’indécision demeure longtemps quant au cadre spatio-temporel car même si nous assistons à un rêve, il faut bien le situer! Quentin Moriot manque en outre de naturel sur ses premières répliques, visiblement aussi mal à l’aise que le spectateur sur la crédibilité de son personnage. Il a des postures parfois surfaites et ,face à un Stefan Delon imposant autant par sa stature que par sa présence scénique, il manque d’épaisseur. Pourtant, au fur et à mesure, la complicité naît entre les comédiens et la naïveté de la jeunesse de l’un se marie à merveille avec la gravité amusée de l’autre. Si l’on n’est pas convaincu de la pertinence de certaines répliques bagarreuses de l’éclairagiste – peut-être parce qu’il est des sujets où les points de vue sont forcés de converger-, l’échange est vivant et plaisant et le spectacle devrait avoir du succès, notamment auprès du public adolescent. Le choix d’un espace quadrifrontal convient à la « joute » verbale, les lumières de Frédéric Bellet apportent une dimension fantastique qui ne manque pas de charme. Régis de Martrin-Donos a choisi de donner à la lumière un rôle prépondérant et décline cette idée avec beaucoup de pertinence. Un spectacle qui ne manque pas de « lumières »!

Titre: Diderot Bagarre

Un spectacle de Régis Martrin-Donos co-ecrit avec Muriel Brot, spécialiste de Diderot, d’après la correspondance de Denis Diderot

Scénographie: Gérard Espinosa

Production: Théâtre des 13 Vents

Avec Stefan Delon et Quentin Moriot

Dates des représentations en 2012/2013:

– Du 13 au 23 novembre 2012 au Théâtre des 13 Vents ( Montpellier)

– Le 15 février 2013 à 20H30 à la Maison pour tous Fanfonne guillierme ( Quartier les Cévennes) – Montpellier

– Le 22 février 2013 à 19h30 à la Maison pour Tous Mélina Mercouri ( Port Marianne) – Montpellier

– Le 14 mars 2013 à 20h à 20h à l’Espace culturel CHRU de Montpellier

– Le 15 mars 2013 à 20h30 à la Maison pour tous Georges Brassens ( Mosson) -Montpellier

– Le 29 mars 2013 à 20h à la Maison pour tous Paul-Emile Victor ( Les Cévennes)- Montpellier

– Le 5 avril 2013 à 19h à la Maison pour tous André CHamson ( Les Cévennes) – Montpellier

– Le 11 avril 2013 à 20h30 à la Maison pour tous Voltaire ( Montpellier centre) – Montpellier

– Le 12 avril 2013 à la Maison pour tous François Villon ( Les Cévennes) Montpellier

– Le 13 avril 2013 à la Maison pour tous Colucci ( Crois d’argent)- Montpellier

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