Jazz Vocal : Une Miss White envoûtante

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Par Nicolas Vidal – BSCNEWS.FR / Lorsqu’on écoute Miss White and The Drunken Piano, on se laisse entraîner d’un morceau à l’autre en fredonnant rapidement les premières mélodies. Entre Molly Johnson, Malia et Macy Gray, ce groupe donnera du fil à retordre à vos habitudes musicales et aux Barons Français de la notoriété musicale qu’on voit partout.
Ce premier album contient une pléiade de morceaux si singuliers qu’il en est parfois déstabilisant. Mais quel bonheur de divaguer sur des chansons entraînantes, justes et habiles tant l’harmonie musicale est un grand moment de bonheur. Je gage dès aujourd’hui que Miss White and The Drunken Piano va squatter votre chaîne stéréo et sera l’une des révélations musicales françaises de cette année 2010.
Bon vent à eux !

Marieke, d’abord une surprise votre nom et celui du groupe : Surprenant et terriblement séduisant. Quels sont leurs genèses respectives ?
Pour le prénom, mes parents écoutaient trop Brel. Ils y ont sûrement trouvé une résonance avec la bretonne que je suis. Miss White est un personnage, une Ophélie des années 30 transformée en MC! Son a(l)ccolyte, « The drunken piano », est né de la rencontre entre le « Bateau îvre » Rimbaldien et un certain Tom Waits qui chantait: « The piano has been drinking… not me ! »

On vous présente comme « une gamine bretonne ébouriffée, chantant à tue-tête le répertoire le plus osé du Tonton Georges. » Mais qui se cache réellement derrière Miss White ?
C’est un portrait assez vraie gosse, je ne me suis jamais contentée du « petit cheval». Aujourd’hui, je suis tout d’abord une éternelle étudiante, des bancs de l’école classique aux sessions des écoles de Jazz. Tout cet apprentissage devenant prétexte, nourriture musicale prête à être détournée par le trio…. Et une fois sortie des cours d’harmonie, je mets régulièrement les voiles, je retrouve les pubs et les docks d’Irlande, les poussières du Yémen…


Lorsqu’on écoute votre premier album, on est immédiatement frappé par la diversité du son et du chant. On passe du Jazz vocal au Beat box et ce d’une piste à l’autre. Aux premiers abords, on pourrait être déstabilisé mais on ne peut s’empêcher d’y trouver une harmonie et une suite logique. N’y a-t-il pas une corrélation avec la mer qui peut passer d’un bleu azur très calme à une tempête faramineuse avec des vagues et des creux ?

C’est cela même qui me passionne…. tant chez la mer que chez l’humain….tout se sublime : le rire et le spleen, l’azur et les creux, l’absurde et le rationnel, le calme et la folie. Je compose avec tout cela. Ainsi, sur scène on peut voir une Miss White classy qui pète un câble et se met à rapper, voir un beatboxeur qui ferme les yeux et chantonne, un bassiste studieux devenant burlesque…. Mais notre travail principal a été de garder comme vous le dites, une cohésion, que l’on a trouvée dans le son du trio : cette envie de « nudité » et de simplicité qui nous tenait à cœur qu’il s’agisse d’une ballade ou d’un hip hop. Le travail autour des compositions reste le même : servir au mieux le sens avec, finalement, peu de choses: un beatbox, un piano, des voix, un saxo…


La singularité de chaque morceau était-elle préméditée ou est-elle venue avec le temps, parallèlement avec la création des morceaux et l’éclosion du groupe ?

Je crois que cela vient de ma manière de composer. Je puise mon inspiration dans un panel musical très large : du classique, au hip hop, du jazz au folk et j’utilise l’un ou l’autre, ou plusieurs selon le texte, l’ambiance que je veux faire sentir…
Le travail en trio autour de ces morceaux renforce leur singularité . David (batterie, human beatbox) et Martin (basse, saxophone), eux aussi d’inspirations très variées, s’attachent à servir les compositions au mieux, quitte même à prendre le contre-pied du style de départ….un swing se transforme en hip hop ….

Il y une part importante laissée au Jazz Vocal avec des morceaux comme « So is the Sea », ou encore « i Like Rain ». Quelles sont vos influences musicales Miss White ?
En effet, ces morceaux sont très colorés par le Jazz. Cette musique est une mine formidable d’ambiance, de sons, de rythmes, d’exploration des instruments. Mes coups de cœur : Chick Coréa, Nina Simone entre autres.
On peut également trouver dans ma discographie les valses et nocturnes de Chopin, le dernier live de Tom Waits, coincés entre un album de the roots et un live de Buckley.

Quelle est la relation entre un portrait de Rimbaud, un 33 tours de Tom Waits et votre méthode de chopin ? Est-ce l’essence de votre création?
Mieux vaut cela qu’un portrait de Tom Waits et une méthode de Rimbaud ! Ce sont en tout cas des compositeurs, musique ou musique de la langue, que j’admire et dont j’apprend tout les jours…

Comment Miss White est-elle tombée dans la musique ?
Elle est tombée « de la musique », en faisant du tobogan sur son piano vers l’âge de 7 ans. Puis, je l’ai ouvert et j’ai commencé à pianoter. Personne ne m’a poussée au départ mais par contre on m’a bien soutenu! Ensuite, c’est la rencontre de professeurs plus passionnants les uns que les autres qui m’ont poussée à continuer…


Votre premier album est sorti le 19 avril. Comment se sont passés les premiers jours après sa sortie dans les BACS ? Teintés d’appréhension ? Dominés par l’excitation ? Ou abandonnés à la sérénité du travail bien fait ?

Tout à la fois ! Nous sommes heureux du travail effectué sur ce 1er album, c’était une expérience très enrichissante. Appréhension et excitation sont de mises quand une chose nous tient à cœur…mais à vrai dire, le plus grand plaisir a été de retrouver la scène, d’entamer la tournée, d’aller présenter sur scène les résultats du travail autour de l’album….

Il y a une multiplicité d’histoires, d’images, de sons, d’amour et des petites choses de la vie dans vos chansons. Tous les ingrédients qu’on pourrait trouver dans un roman. Miss White n’aurait-elle pas des envies d’écrire ?
Je pense avoir trouvé dans la chanson le moyen d’expression qui me convenait. Le format me plaît. Trouver pour chaque ambiance, chaque histoire, chaque amour, la musique qui les servira, me plaît….
Je lis très peu de romans mis à part quelques perles (Novencento de Barrico, J’irais cracher sur vos tombes de Vian, Le vieil homme et la mer HH), mais beaucoup de poésie ….mais j’ai toujours le réflexe de mettre les textes que j’aime en musique….c’est la forme d’écriture qui me va aujourd’hui, peut être cela évoluera…

Qu’auriez-vous envie de dire à nos lecteurs pour les inciter à passer les portes d’une salle de concert pour venir prendre en pleine figure les vagues déferlantes de Miss White et The Drunken Piano ?
« Ladies & gentlemen, please, welcome ! »

Dates de concert:

– Le 15 mars 2014 à 20h30 au Somnambule ( Gignac, 34)

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