Jil is Lucky : « Se coller joue contre joue avec l’étranger »

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Lorsqu’on consulte attentivement la genèse de Jil is Lucky, il ne faut que peu de temps pour comprendre que le voyage est omniprésent et la route permanente ? Qu’en est-il?
Le voyage est indispensable pour moi, pour me décaler et prendre du recul. Je continue de voyager des que je peux car cela m’inspire. Au-delà de l’inspiration artistique, c’est le positionnement barbare ou le fait d’être déstabilisé qui me redonne envie d’écrire.

Vous avez récemment déclaré que « le voyage m’a fait comprendre à quoi servait ma guitare. » Est-elle alors l’outil pour transcender sa musique et son expérience propre d’exister ?
Mon outil principal pour composer et entrer en vibration avec le cosmos. L’art seul nous sépare de l’animal. La guitare me permet donc d’entrer en résonance avec le reste du monde, avec mes propres codes, soit ceux de la musique pop. C’est une manière de me coller joue contre joue avec l’étranger.

Jim Morrison a crée sa propre musique à Venice Beach sur le toit des immeubles. Le Ghetto de Prague a été, d’après vous, une révélation. D’où vous est venue cette révélation : de l’exil, de votre état d’esprit à ce moment-là ou à quelque de peut-être plus mystérieux et introspectif ?
C’est un lieu chargé en émotion et profondément ancré dans les racines de l’Europe. Encore une fois, j’ai senti que j’entrais en communion totale avec les murs de cette ville qui m’a bouleversé .

Votre musique vous vient de la Route comme le sont venus pour Jack Kerouac ses livres. Etes-vous d’accord avec cette impression ? Ainsi, s’il n’y avait pas eu de voyages, y aurait-il eu un patte musicale aussi percutante ?
Je ne sais pas. Probablement. C’est dur de dire ce qu’auraient été les choses ou comment aurait sonné un album. En effet c’est un premier disque emprunt de divers parfums, de voyages entre autres. Tant mieux si cela se ressent. Cela reste très pop cependant.

L’album est passionnant par son timbre, sa rythmique mais également par la diversité de ces morceaux. A t-il été composé grâce à la diversité des pays traversés durant vos périples ?
Je ne pense pas, car on traverse un pays comme vous dîtes. On reste le même au final. Ce qui nous a construit nous colle a la peau. La musique n’est qu’une interprétation de sentiments comparatifs en fait. Ce qui veut dire par exemple que les couleurs en Amérique du sud sont souvent plus vives qu’ici en France. Cela nous parait donc plus vivant, donc cela nous inspire quelque chose…. Mais au final ce n’est qu’une comparaison d’une norme à une autre.

Comment a commencé la musique pour vous ?
Tout a commencé avec une vieille guitare et un disque de nirvana quand j’étais très jeune. Puis j’ai enchaîné très vite dans un groupe de rock en tant que bassiste, puis les concerts dans les bars…

Quand avez-vous commencé à prendre la route ?
J ai pris la route quand j’ en ai eu marre des bars et des études, du train train anxiogène de cette société. J ai décidé que je ne me ferais pas avoir. Les passions sont comprimées dans le carcan carrièriste et le vortex des ambitions. J’en prend le contre pied total.

Et à quel moment, la musique pour vous devint indissociable du voyage ?
En fait, je ne sépare pas la musique du voyage ou l’art de la vie. L’art n’est pas un passe temps. Je chante dans ma tête, je n’ai pas besoin de micro ou de guitare pour composer, c’est présent en moi du matin au soir.

Qu’avez-vous appris du voyage et que vous ne pourrez jamais retranscrire dans un morceau ?
J ai appris a me taire

Jane est très présente dans votre album. Qui est Jane ?
Nous partageons l’Album en effet entre autres…

Avez-vous un livre culte et un livre de chevet ?
Minima moralia en livre culte, les Contes d’Andersen en livre de chevet.

L’espoir le plus fou de Jil is Lucky pour 2010 ?
Arriver a faire du moonwalk en cheval .

Propos recueillis par Nicolas Vidal – BSC NEWS MAGAZINE

Propos recueillis par Nicolas Vidal

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