The Heavy, la résurrection de la Soul

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Aaah, le difficile second album… The Heavy avait enflammé tous les amateurs de rock, soul et hip-hop (ça fait un paquet de monde) avec Great Vengeance and Furious Fire sorti en 2007. Ils font partie, vraisemblablement à leur corps défendant, d’un revival soul qui a connu son apogée avec Amy Winehouse et qui a évolué en neo-soul avec des artistes comme Janelle Monáe qui dynamite en ce moment une par une les scènes de concerts américaines.
The Heavy est anglais mais est propulsé par la même férocité soul. Le guitariste Dan Taylor et le chanteur Kelvin Swaby forment le cœur du groupe. Ils se sont rencontrés dans les années 1990, tous les deux fans de R&B à l’ancienne et des films de Jim Jarmusch. Ils proposent un cocktail détonnant dont le dénominateur commun est la voix fabuleuse de Swaby, qui s’adapte à toutes les envies de Dan Taylor qui a décidé dans The House That Dirt Built d’étendre encore un peu plus l’univers sonique du groupe.
Après une introduction anecdotique, l’album débute sur les chapeaux de roue avec « Oh No! Not You Again!! », savant mélange de cuivres et de guitares, propulsé par une batterie puissante et les chœurs des Noisettes, autre formation anglaise neo-soul. On enchaîne sur « How You Like Me Now », un morceau de funk dans la plus pure tradition, c’est-à-dire dans la lignée de James Brown. J’pourrais leur reprocher de faire dans le pastiche du « Godfather of Soul », mais c’est tellement bien foutu, tellement classe, que je ne peux que me taire et apprécier ! Le terme neo-soul prend ici son sens, ils empruntent sans complexe l’héritage de Brown et le revisitent à leur sauce, en y ajoutant des éléments de rock anthémique ultra-euphorisants. Ce morceau est taillé pour la scène où il devrait prendre une dimension carrément épique !
« Sixteen », dont la structure ressemble à s’y méprendre au « I Put a Spell on You » de Screamin’ Jay Hawkins, sans que Swaby ne puisse toutefois se hisser au niveau du maître. Plaisant, mais pas très original… « Short Change Hero » voit le groupe s’inspirer du grand Ennio Morricone. L’idée est bonne et la réalisation très réussie, ce morceau faisant preuve d’exception car les expérimentations suivantes ne seront vraiment, vraiment pas du même calibre.
Ah, j’allais presque oublier « No Time », petit frère de « Oh No! Not You Again!! », qui rappelle que The Heavy est bien le meilleur lorsqu’il s’agit de créer des morceaux dynamiteurs à base de riffs de guitares imparables ! Dommage qu’ils abandonnent cette recette dans la seconde moitié du disque…
« Long Way From Home » est un pastiche de « Stray Cat Strut » des Stray Cats de Brian Setzer, « Cause for Alarm » est un reggae qui semble sortir de nulle part et surtout inintéressant au possible, tout comme les trois morceaux suivants, qui voient le groupe s’essayer tour à tour au calypso (« Love Like That »), au rock’n’roll à la Lenny Kravitz (« What You Want Me to Do »), ou à la pop à la Elton John (« Stuck »).
En diversifiant leur son, The Heavy s’est un peu perdu en chemin, semant toutefois quelques perles situées uniquement dans la première moitié du disque. Je vous conseille d’aller écouter ce disque sur Spotify ou Deezer, en attendant le prochain pour voir, j’espère, le groupe se concentrer sur ce qu’ils savent faire de mieux !
http://www.myspace.com/theheavy73
The Heavy – The House That Dirt Built (Couter Record / Pias, sortie le 5 octobre 2009)
Eddie Williamson
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