Sébastien Schuller – Evenfall

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M’sieur Schuller se trouve dans l’entourage musical de Grizzly Bear, Radiohead, et d’une myriade de groupes (la plupart américains) qui concilient avec brio électro, folk et mélodies pop. Les uns se reposant sur de solides bases électro, d’autres sur un piano omniprésent… Evenfall repose lui sur une électro très légère, très subtile, qu’on distingue parfois à peine, et sur un piano-fil d’Ariane. Oui, un piano-fil d’Ariane.
En effet, il est très facile de se perdre complètement dans chaque des 10 chansons que contient l’album. Evenfall est un de ces disques où dès que je ferme les yeux, je me retrouve ailleurs ; et plus la chanson dure longtemps, plus je m’éloigne. La musique n’est pas hypnotique, mais le résultat est le même : pour peu que j’y sois enclin, ça ne manque pas. “Votre corps est détendu, de plus en détendu…”. Et à la fin du disque, c’est comme après une sieste : on a pas vu le temps passer, on se sent beaucoup mieux, les idées de nouveau en place. Ce disque a un effet thérapeutique. Sérieusement !
“Morning Mist”, “Open Organ”, “The Border”… On est très souvent dans le splendide, mais jamais le “splendide chiant”. Vous savez exactement ce que je veux dire : on s’est tous retrouvés un jour face à une oeuvre d’art dont on a conscience de la splendeur… mais bon sang ce que c’est chiant à regarder ou à écouter. Rien ne se passe, aucune émotion. C’est pas du tout le cas avec la musique de Sébastien Schuller. Certes, il n’y a pas de “tube”, de single évident, de chanson qui vous retourne complètement (même si j’étais à la limite avec “New York”, un morceau instrumental qui me met des frissons partout à chaque écoute), l’album dans son intégralité est magique.
Sébastien Schuller est un véritable orfèvre musical. Je suis toujours impressionnée par les artistes qui arrivent à produire une musique avec une orchestration pareille en étant tout seul, ou presque. Cette dernière, les vagues d’émotion qu’elle provoque, me fait penser à une des seules choses récupérables – parfois – chez Coldplay. Chez les Anglais, les mélodies sous influences pop sont souvent très belles, mais très largement gâchées par tout un tas de choses qui ne méritent pas plus de mots. Schuller ne tombe dans aucun piège. C’est réussi et beau du début à la fin.
J’ai envie de lui reprocher un manque de “lâchage de chevaux”, si j’ose dire. Il y a des moments où ça pourrait aller beaucoup plus haut, mais Sébastien Schuller freine souvent à ce moment-là. C’est assez frustrant sur quelques chansons. Mais pour vous dire la vérité, je n’ai trouvé que ça pour essayer de contrebalancer un petit peu tous les compliments d’au-dessus. Ce disque a vraiment très peu de défauts.

Sortie : 25 mai 2009

Myspace : http://www.myspace.com/sebastienschuller

Eddie Williamson

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