Blur – Think Thank

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A l’heure où le groupe de Damon Albarn reprend le chemin des studios et des concerts en cette année 2009, il apparaît opportun de reprendre les affaires musicales là où elles furent laissées. Pour cela, il faut revenir six ans plus tôt avec le toujours excellent Think Tank. Ce disque est symptomatique d’une époque, celui du virage des années 2000. Il reflète le besoin pour les groupes anglais à succès, durant les nineties, de se trouver un second souffle, une nouvelle peau. Blur fait clairement partie de ceux qui s’en sortent le mieux. Il faut dire que la métamorphose musicale est importante. Le départ du guitariste emblématique Graham Coxon, détenteur en grande partie du style britpop du groupe, n’y est pas étranger. L’envie du trio restant (Albarn, James, Rowntree) de toucher aux influences les plus diverses aussi. Car nous sommes face à un disque patchwork, «une boîte à penser» comme le titre de l’opus l’indique. Les chansons comme les paroles sont autant de haïkus contemplatifs (Out of Time accompagné par l’orchestre régional de Marrakech, peut être le meilleur titre de leur carrière, Caravan et sa gueule de bois toute en retenue, ou encore Ambulance) ou de mantras festifs (Brothers and Sisters, Gene by Gene) à l’usage d’une génération déboussolée. Le disque possède un son épais par rapport à ses prédécesseurs. L’influence du projet alternatif de Damon Albarn, Gorillaz, s’immisce sur certains titres (Good Song, Moroccan Peoples Revolutionary Bowls Club, l’expérimental Jets, l’électro hypnotique On the way to the Club). La facture plus classique du groupe est magnifiquement réhabillée, autant dans le registre rock (Crazy Beat) que dans le registre plus mélancolique (Ambulance, Sweet Song,Battery in your Legs). En attendant la nouvelle mouture, que l’on espère aussi bonne, redécouvrir cet album prouve qu’il existe bel et bien une voie entre le tout rock et le tout baroque.
Alexandre Roussel
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