ZIC + d’Eddie Williamson

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Rap, blues, punk, hard-rock et folk haïtienne, voici un pot-pourri de ce que vous ne devez absolument pas rater lors de votre prochaine visite chez l’disquaire ! Et s’il ne les a pas, accusez-le de faute professionnelle car ces 5 albums font partie des indispensables de l’année.

The Roots

Voilà un des meilleurs albums de l’année. Et comme un symbole, il est l’œuvre de The Roots, groupe de rap (oui, il existe encore des groupes de rap) aux 15 années d’existence, aux 8 albums studio (10 en tout) et aux innombrables nominations et victoires aux Grammys. Originaires de Philadelphie, les deux membres originels étant le MC Tariq « Black Thought » Trotter et le batteur Ahmir « ?uestlove » Thompson. Vinrent compléter le groupe un autre MC, un bassiste de jazz, un claviériste, un guitariste, un human beatbox, etc. En résulte un hip hop aux influences multiples et à l’éclectisme revendiqué, quasi-unanimement respecté par les rappeurs.
Leur dernier album, Rising’ Down, marque une nouvelle évolution du groupe avec la politisation croissante de leurs paroles (violence, enfants soldats, crise identitaire des afro-américains, injustices sociales, le réchauffement climatique) et une noirceur et agressivité nouvelle depuis Game Theory (2006). Le nom de l’album vient selon toute vraisemblance du livre de William T. Vollman : Rising Up and Rising Down: Some Thoughts on violence, freedom and urgent means. Ce titre pourrait résumer les paroles de l’album. Les Roots sentent qu’ils ont encore un rôle à jouer. Ils ont fait appel à de nombreux invités sans jamais perdre ce qui fait l’originalité de leur son, mêlant hip hop brut, R’n’B, sons jazzy et des paroles qui ont une gueule dingue, j’vous jure. « Criminal » est sûrement la collaboration la plus réussie de l’album avec des phrases comme « We already been knocked, scrutinized, plus cops rush to brutalize us, America is polluted by lust/Who can I trust? If I can’t trust you, then I might touch you, if I ain’t got love for you, then fuck you. » débitées avec un flow gi-gan-tesque et des voix posées qui impressionnent, tout simplement.
Les Roots ne travaillent pas avec des tonnes de samples, ils préfèrent les « vrais » instruments et les musiciens qui les manient apportent chacun leur touche. Jazzy, soul, rétro, électrique même parfois, c’est un son travaillé mais jamais complexifié à outrance. Un must-have et un argument de poids pour faire changer d’avis ceux qui ont encore l’outrecuidance de clamer que « le rap c’est pas de la musique ».

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http://www.myspace.com/theroots

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Seasick Steve

Il vient d’un bled paumé d’Amérique, a une longue barbe, joue sur une guitare à 3 cordes, et semble sortir tout droit de l’âge d’or du blues. Seasick Steve joue comme Son House, un bluesman du Delta du Mississippi, prédicateur, briseur de mariages, taulard et conteur d’histoires. Seasick Steve a passé de nombreuses années dans la rue, a connu de très nombreux passages en prison, joue un blues que personne ne joue plus, a rencontré Kurt Cobain et Modest Mouse grâce au studio qu’il a créé à Seattle après avoir quitté son Tennessee natal, et profite du revival blues actuel pour enfin savourer la reconnaissance de son travail.
Plus roots, y a pas. Seasick Steve connaît toutes les recettes pour vous faire taper du pied et chanter le blues. Peu importe qu’on le découvre uniquement parce que sa musique bénéficie d’un effet de mode. Il suffit de l’écouter gratter sa vieille guitare et taper sur sa vieille boîte qui lui sert de percussion pour comprendre que ce mec détient une vérité. Il ne fera pas avancer le blues comme un King Automatic mais il est impossible de ne pas être impressionné lorsque ce type s’assoit sur son tabouret et commence à jouer pour vous un blues qui vous remue les tripes. Jetez-vous sur son album Dog House Music !

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Jay Reatard

Ce que fait Jay Reatard, c’est du punk à se rouler par terre et à sauter à poil une bière à la main en hurlant des insanités que je n’oserais vous retranscrire ici. Du bon punk ramonesque aux mélodies (ouais, y a des mélodies) accrocheuses, aux riffs de guitare binaires (j’exagère à peine) et aux performances live qui font déjà l’objet de légendes eunedeurgraoundes. En effet les concerts de Jay Reatard durent rarement plus de 30 minutes (en même temps, le nombre de chansons de plus de 2 minutes de son gigantesque catalogue se comptes sur les doigts de la main) et se déroulent encore plus rarement dans le calme, sans chaise cassée ou verre balancé dans la foule. Sur son blog, Jay s’amuse d’ailleurs de sa réputation de « asshole ».

Vient le moment où il faut vous donner des repères, c’est assez facile : la voix de Jay Reatard est un mélange de Franck Black (The Pixies), Gaz Coombes (Supergrass) et Jack Black (White Stripes/Raconteurs). La musique fait forcément penser aux Ramones, Devo, Stooges et autres New York Dolls. Il y a des riffs de guitare à vous hérisser les poils sur les bras, des trucs parfaitement jouissifs qui font autant plaisir que le riff de « Now I Wanna Sniff Some Glue » des Ramones ou que le « No Fun » des Stooges en vitesse accélérée.
Sa maison de disques (Matador) a sorti il y a quelques semaines une compilation de singles (il faut savoir que l’Américain écrit en moyenne une chanson par jour) qui est, encore une fois, à se rouler par terre. Vous y trouverez tout simplement ce qu’il se fait de mieux en termes de punk américain ces temps-ci.

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AC/DC

15 titres pour le 15ème album de groupe d’Angus Young. Une longueur et une attente (8 ans depuis la sortie de Stiff Upper Lip) jamais vues pour un album d’AC/DC. Personnellement, je n’attendais pas grand-chose de cet album, le dernier ne m’ayant pas marqué plus que ça, et j’appréhendais d’être lassée par la musique du groupe qui repose toujours plus ou moins sur les mêmes mécanismes. Mais un peu comme avec Motorhead, une fois qu’on est tombé dedans, on ne s’en lasse plus.
AC/DC est là pour balancer des décibels, et en 35 ans d’existence, ils ont très bien compris comment le faire. Le producteur Brendan O’Brien a réussi à rendre le son du groupe très propre, trop dirons certains (ceux qui défendent « l’urgence de l’enregistrement » nécessaire selon eux pour faire un grand album – mon oeil), ce qui nous permet d’apprécier au maximum les riffs d’Angus Young, car, avouons-le, c’est bien les envolées de l’écolier qui font monter les pulsations et frétiller les cages à miel. Et, de ce côté-là, bwaah, vous serez pas déçu-e-s, et ce malgré le parfum eighties qui flotte sur l’ensemble, notamment à cause, ou grâce, à la voix de Brian Johnson.

Les AC/DC sont des rockeurs purs et durs, dans tous les sens du termes, pas de ballades vaguement folk, pas de concessions à la mode, aucune concession d’ailleurs, ils envoient leur son, qui n’a jamais sonné mieux depuis 27 ans. 55 minutes de pur plaisir rock ‘n’ roll, qui ne fera pas avancer le style, mais bon sang ce que c’est bon !

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Mélissa Laveaux

J’aime quand des artistes tentent des choses, tentent de construire des ponts entre les styles, entre les cultures. Ceci étant dit, comment ne pas adorer Mélissa Laveaux ? Née à Montréal, de parents haïtiens, elle fit sensation au Canada en 2006 avec un premier album auto-produit qu’elle défendra sur scène dans tous les clubs du pays. Le label français No Format! l’a pris sous son aile en 2007 et son second album, Camphor and Copper est sorti le 3 novembre dernier.

Des filles qui prennent une guitare et se découvrent une voix pleine de soul (terme que les présentateurs télé ont souvent du mal à décrire, ainsi que les artistes elles-mêmes), on a l’impression d’en découvrir une toutes les deux semaines. Au point que j’en arrive même à les confondre. Avec Mélissa Laveaux, aucun risque. Sa personnalité, sa tessiture de voix si particulière, son jeu de guitare tout en percussion, ses textes excellemment bien écrits – la version française de l’album, celle que tu iras acheter, contient plusieurs passages délicieux en français – font de cet album une perle véritablement addictive, j’en reviens à ce terme. Rien n’est superflu, son folk très roots et minimaliste agrège des influences venant de Nina Simone, de la musique traditionnelle haïtienne, brésilienne, du blues nord-américain, de la world music et des rythmes syncopés du calypso.
Camphor and Copper touche juste tout du long, on ne s’en lasse pas, c’est un vrai moment d’évasion vers l’île d’Haïti, offert par Mélissa Laveaux Airlines !

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EDDIE WILLIAMSON

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