Ce soir, je vais au théâtre

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Ce soir, je vais au théâtre par Florence Camoin

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Sublim’ Interim
De Louise Doutreligne
Mise en scène Jean-Luc Paliès

Une famille de la banlieue parisienne, on ne peut plus cosmopolite, organise l’anniversaire des 75 ans de sa « Mamita ». Eva, en mère de famille déterminée, prise dans le tourbillon de la vie, va devoir affronter et surmonter les anicroches familiales exacerbées par l’organisation de la fête : les angoisses de son cher et tendre, forcené de l’interim pour qui rien n’est jamais joué, les ados qui vivent leurs premières amours dans un contexte social difficile où les jeunes issus des différentes immigrations doivent apprendre à surmonter le choc des cultures avec plus de tolérance que leurs parents, où l’on doit oser parler de suicide à l’école, ou la sociologue de service vient appuyer bien plus fort sur ce qui perturbe, ou l’exubérante Mamita rappelle à sa fille avec trop d’insistance quelques vieilles maximes très agaçantes… Heureusement, les chansons, la danse, les refrains permettent d’ouvrir la porte comme de grandes respirations ou tout se dit vraiment, avec le rythme qui fait battre le cœur et se passionner pour la différence…

Espace Gérard-Philipe, 26 rue Gérard Philipe 94120 Fontenay Sous Bois
Les 6, 7, 15, 16, et 17 Mai 2008 à 20h30 et le 18 Mai 2008 à 16h
Festival off d’Avignon 08, Théâtre des Halles, rue du Roi René, du 5 juillet au 1er août


Ultime Dialogue

De Charles André
Mise en scène Alexandra Royan
avec Michel Le Royer et Michel Chalmeau

Le talent de cette histoire et des acteurs, c’est que nous sommes intrigués dès le départ. Quelque chose « cloche » dans cette visite très journalistique de Gérald (Michel Le Royer) qui vient enquêter sur « la vie monastique ». Pourquoi choisir justement ce couvent où s’est retiré son ami Jean (Michel Chalmeau) depuis tant d’années ? On sent chez Gérald une certaine fébrilité, un recul, une attente, une peur… En face de lui, Jean est calme, à l’écoute, serein au point d’en être agaçant. Ne sommes-nous pas, nous, ceux de la vie active, trépidante, dans une course perpétuelle ? Mais une course vers quoi, pour quoi ? Nous croyons que vivre, c’est brûler la chandelle par les deux bouts, aimer, jouir, créer, être reconnus et notre vie s’emballe jusqu’au jour où !… Mais Jean, lui, il a eu le temps, largement, de réfléchir, de se poser. Entre ces deux hommes, les souvenirs de jeunesse, une femme, viennent, par allusions, réveiller quelques blessures secrètes, mais Jean a trouvé sa réponse, celle de la spiritualité, de la méditation, Dieu ! Et nous voilà, spectateurs, confrontés à ces deux extrêmes : désirer vivre dans la foi ou vivre avec foi ses désirs car au moment de la mort, serons-nous tous capables de dire : j’ai vécu et je ne regrette rien ! Il est terrible finalement de savoir que notre heure est arrivée. C’est comme de savoir qu’on fait l’amour pour la dernière fois avec l’être aimé et d’avoir à ce point la gorge serrée qu’on ne peut en retirer la sève de l’exceptionnel ! Ne vaut-il pas mieux s’en aller sans se retourner, renoncer, comme Jean ? Il s’agit d’une histoire d’êtres humains qui ne savent pas être raisonnables. Que vient donc chercher Gérald en allant ainsi titiller son ami le moine après quarante ans de silence ? Il pourrait considérer que puisque Jean a choisi d’être mort sur terre, il est pour le moins injuste que la mort préfère s’emparer trop tôt de celui qui aime brûler la vie, la vraie. Il y a heureusement chez ces deux êtres assez de fragilité pour que nous leur pardonnions…

Avignon off 2008, Chapelle du Cloître Saint-Louis, rue du portail Boquier à 14h puis en tournée…

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