Robert Guédiguian : Une Histoire de fou… et de légitimité
Par Florence Yérméian – Berlin 1921 – Le jeune Soghomon Tehlirian assassine froidement Talaat Pacha d’une balle dans la tête. Avec cet acte, il signe la mort d’un des plus grands bourreaux du Génocide des arméniens perpétué en 1915 au sein de l’Empire ottoman. Il devient également une figure symbolique car, lors de son procès mené en Allemagne, Soghomon Tehlirian ressort acquitté en dépit de son crime.
Suite à ce prologue, l’histoire se perpétue soixante ans plus tard à Marseille au sein d’une famille arménienne rescapée des massacres. Le père Hovannès (Simon Abkarian) s’est intégré à sa nouvelle patrie et tient modestement une petite épicerie. Il a sous son aile, sa femme Anoush (Ariane Ascaride) ainsi que sa belle-mère traumatisée qui n’arrête pas de ressasser le passé. Confiné dans cette sourde atmosphère, Aram le fils d’Hovannès se laisse embrigader dans les mouvements terroristes d’ASALA revendiquant la reconnaissance du Génocide. Impliqué dans un attentat contre l’ambassadeur de Turquie, il blesse gravement un cycliste français et s’enfuit au Liban rongé de culpabilité. Contre toute attente, Gilles, le jeune français paralysé, demande à le rencontrer afin de comprendre pour quelle raison son existence a été ainsi gâchée. S’accaparant la cause de son assassin, il finit à son tour par vouloir que justice soit faite aux milliers de martyrs de 1915…
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