Altaribba Antonio

Antonio Altarriba : « La censure la plus dangereuse est celle que l’on ne ressent pas comme telle. « 

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Essayiste, romancier, professeur de littérature française à l’université du Pays basque, critique et scénariste de télévision, Antonio Altarriba Ordóñez imagine aussi des scénarios pour la bande-dessinée. En 2009, ce natif de Saragosse, accompagné du trait de Kim, publie « L’art de voler», un roman graphique biographique qui narre la vie de son père; un ouvrage passionnant où l’Histoire et le destin individuel se mêlent inextricablement et qui a obtenu le Prix national de la Bande-dessinée en Espagne. En 2015, il reçoit le Grand Prix de la Critique pour «Moi Assassin», décerné par l’Association des critiques et des journalistes de bande-dessinée, qui récompense un album paru en territoire francophone l’année précédant la remise du prix. «Moi, Assassin» raconte comment un professeur d’Histoire de l’Art à l’Université du Pays Basque, spécialiste de l’art cruel à l’apogée de sa carrière, Enrique Rodríguez Ramírez, s’adonne en secret à une passion violente et irrépressible: l’assassinat, qu’il considère comme l’un des Beaux-Arts. Or, un jour, le meurtre d’un de ses principaux rivaux, imaginé avec une mise en scène inspirée par des gravures de Goya- et qu’il n’a pas commis! – met cependant le serial-killer dans une position délicate car la loi commence à s’intéresser à lui de trop près…

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Attention chefs d’oeuvre! Et dans deux registres bien différents. La prose d’Antonio Altarriba sait aussi brillamment se mettre au service d’une épopée, où la trivialité et la contingence de la condition humaine se heurtent violemment à l’idéalisme chevillé au corps, où l’Histoire est la raison suffisante de l’histoire….mais l’auteur réussit avec autant de génie à plonger le lecteur dans une fiction noire et brutale à la teneur philosophique et artistique attirante. Nous sommes donc très heureux de recevoir Antonio Altarriba dans nos pages et vous laissons en compagnie d’un être érudit, passionné et humaniste…à rencontrer impérativement! ( A la Comédie du Livre par exemple?! )

Comment est née l’idée de ce « Moi, assassin»? D’un matin où vous êtes dit que vous tueriez bien quelqu’un? d’un jour où vous avez réalisé que « nous sommes tous des assassins en puissance»?
L’un ne va pas sans l’autre. La haine ponctuelle contre quelqu’un puise d’un fond de violence vaste et ancien, d’une certaine manière primordial. Nous sommes une espèce de chasseurs-guerriers dont la survie dépend toujours de la mort ou de l’exploitation d’autres êtres vivants. Nos formes de pensée essentielles, construites par des sorciers ou des prêtres, n’ont cherché qu’à justifier ou reconduire nos pulsions meurtrières. Certaines idéologies modernes jouent le même rôle. Et celles qui le refusent maintiennent une contradiction insupportable entre leur discours et leur pratique. Nous continuons à être assassins. Et maintenant, en plus, cyniques, puisque nous nous nions …

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