Madame Diogène : quand la folie et la solitude l’emportent…
Par Julie Cadilhac/ Illustration d’Arnaud Taeron pour le bscnews.fr/ Madame Diogène vit dans un appartement citadin dont elle ne sort plus. Peu à peu, son repaire – d’où elle observe avec curiosité ses congénères évoluer dans la rue en contrebas – est devenu si insalubre que les blattes et les rats ne font même plus l’effort de se cacher en sa présence. Le sol est jonché d’immondices formant une épaisseur telle que la vieille dame se déplace dans son habitat comme dans un labyrinthe. Madame Diogène n’a plus toute sa raison; ses souvenirs se mélangent et la solitude a aidé sa folie à gagner du terrain. Aujourd’hui encore » Le Gros », M.Zaraoui, est venu tambouriner à sa porte pour se plaindre de l’odeur qui émane de chez elle. Elle s’est tapie dans l’ombre en attendant qu’il s’en aille… mais elle sait que quelque chose se prépare et qu’on va la contraindre à quitter son cocon protecteur d’ici peu…peut-être même ce soir?
Le premier roman d’Aurélien Delsaux est à féliciter. On y découvre une plume sensible et fine qui décrit le quotidien de la folie avec autant de pertinence que de poésie. Cette fiction soulève avec délicatesse mais efficacité de nombreuses questions de société. Elle a l’intelligence, par ailleurs, de ne pas montrer un monde manichéen où la vieille dame serait une victime …