« Urgences hospitalières dans le Gard : Y’a quelqu’un ? »
Editorial de notre confrère Abdel Samari, directeur de publication d’Objectif Gard ce vendredi 3 juin
Après une crise covid qui a duré pendant pratiquement deux années et qui n’a pas encore donné son dernier souffle, voilà qu’une nouvelle crise couve. Celle du Monkeypox. Au 1er juin, Santé publique France nous apprend que 33 cas sont confirmés en France dont quatre en Occitanie. Renseignement pris, il n’y a aucun cas dans le Gard. Dixit l’Agence régional de santé. Rappelons que le Monkeypox est une maladie infectieuse habituellement transmise à l’Homme dans les zones forestières d’Afrique du centre et de l’ouest par des rongeurs sauvages ou des primates, mais qu’une transmission inter-humaine est également possible, en particulier au sein du foyer familial ou en milieu de soins. La maladie est plus grave chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées.
À ce stade, fort heureusement, les cas rapportés en Europe sont majoritairement bénins, et il n’y a pas de décès signalés. Ouf ! Enfin ne vous réjouissez pas trop vite car une autre crise a fait son apparition. Celle-là est plus ancienne, plus enracinée. Et la crise sanitaire liée au covid n’a rien arrangé. On parle bien sûr de la crise à l’hôpital. À vouloir rentabiliser l’institution du service public de la santé par l’instauration d’une tarification à l’acte médical et non plus au nombre de jours en séjour à l’hôpital et passer les agents à 35 heures en les obligeant finalement à faire des heures supplémentaires non rémunérées. Proposant des RTT pris aux calendes grecques.
« Vous avez là un cocktail explosif. Une situation intolérable, disons-le, et n’ayons pas peur des mots ! Car aujourd’hui, les principales victimes ce sont bien sûr les malades. Mais aussi tous les médecins et soignants que l’on ferait presque culpabiliser de partir se reposer quelques jours »
De surcroît, en ne revalorisant qu’a minima les salaires malgré le Ségur de la Santé. Vous avez là un cocktail explosif. Une situation intolérable, disons-le, et n’ayons pas peur des mots ! Car aujourd’hui, les principales victimes ce sont bien sûr les malades. Mais aussi tous les médecins et soignants que l’on ferait presque culpabiliser de partir se reposer quelques jours. Pas de solution de remplacement ? Les services d’urgence à l’approche de la période estivale, sont obligés de fermer. Des fermetures sont annoncées en cascade sur tout le territoire national. Le Gard n’échappera pas au problème. Une réunion de crise a d’ailleurs eu lieu hier jeudi avec les services départementaux de l’Agence régionale de santé pour trouver des solutions rapidement. En particulier pour les urgences du centre hospitalier de Bagnols, menacées.
« Les services d’urgence à l’approche de la période estivale, sont obligés de fermer. Des fermetures sont annoncées en cascade sur tout le territoire national. Le Gard n’échappera pas au problème »
Mais aussi, selon nos informations, pour les urgences d’Alès où une forte inquiétude demeure pour cet été. Il reste quelques petits jours pour éviter le pire. Mais tiens au fait, ne vient-on pas de réélire un président de la République qui serait bien avisé de prendre en position ? Ferme et claire.