« La lettre des généraux est avant tout un cri d’amour pour la France que les militaires ont le devoir défendre au risque de leur vie »
Tribune du Général (2S) Bertrand Soubelet , Vice-président d’Objectif-France du 29 avril 2021
La lettre des généraux adressée au Président et au gouvernement a provoqué des réactions destinées à faire le buzz.
Certaines formulations, le ton provocateur et de défi ainsi qu’une concordance de date ne sont pas du meilleur effet et peuvent susciter des interrogations légitimes.
Pour autant les interprétations de certains responsables politiques et autres commentateurs me paraissent totalement disproportionnées au regard du cœur des motivations des militaires signataires.
Parler de rébellion, de putsch ou de caractère insurrectionnel est une manipulation malsaine et insultante qui fait peser sur l’institution militaire des soupçons injustes. Ces exagérations sont indignes et portent atteinte à l’image des Armées.
« Parler de rébellion, de putsch ou de caractère insurrectionnel est une manipulation malsaine et insultante qui fait peser sur l’institution militaire des soupçons injustes. Ces exagérations sont indignes et portent atteinte à l’image des Armées »
Ça n’est pas tant cette lettre qui m’amène à réagir mais les déclarations démesurées du petit monde politique et intellectuel de notre pays qui décidément continue de perdre pied et de s’éloigner des véritables aspirations des Français.
Car la majorité des Français partagent le constat de ces militaires.
Hélas même la réaction des autorités de notre pays n’est pas de nature à apaiser les fractures que cette lettre met en exergue.
Pourtant il est essentiel de ne pas les aggraver en ce moment de crise.
Cette lettre est avant tout un cri d’amour pour la France que les militaires ont le devoir défendre au risque de leur vie.
Même maladroitement les militaires, en particulier ceux qui ne sont plus en activité, ont le droit de s’exprimer. Un militaire n’est pas un sous-citoyen.
Certains artistes qui crachent sur la France et ses institutions sont finalement mieux considérés que ceux qui ont consacré leur vie au pays et qui s’expriment.
« Cette lettre est avant tout un cri d’amour pour la France que les militaires ont le devoir défendre au risque de leur vie »
Il est temps de sortir des vieux modes de pensée et j’appelle le Président de la République, chef des Armées à faire preuve de mesure dans les suites qu’il réservera à cette lettre dont la portée ne menace personne mais qui met au grand jour les fantasmes du microcosme politique et intellectuel.
La cohésion nationale déjà bien ébranlée, n’a pas besoin de ce qui pourrait devenir une fracture supplémentaire.
Général de corps d’armée (2S) Bertrand Soubelet