Louisville : un album noir qui ne joue pas la comédie
Par Antoine Fantin – bscnews.fr / Les rues de Louisville ne sont pas du genre lisses et soignées. Il traine par ici des types douteux et doutant, des histoires de cul bariolées, un gamin qui parle bizarre, des midinettes hardcores et des mimes blafards.
1 / LOUISVILLE / EXT. NUIT
C’est une ville en noir et gris aux façades taguées d’espoirs. Un faubourg du star-système, une banlieue un peu polar et pas mal bancale aux airs grimacés qui cachent dans les yeux de ses passants ses mélodies râpeuses et ses mots ciselés. Décors d’hôtels pourris aux fenêtres turgescentes, de façades qui tanguent et de bars fumeurs dans lesquels des silhouettes poreuses et déglinguées rallument leur silence sur des jeux de prémonition qui démangent. Là-bas, de la musique fuit d’un vieux cinéma de quartier sur la toile duquel un film éclabousse de chagrins, de pourritures et d’amours véritables les yeux d’un spectateur mélomane. Un peu plus loin, au fond d’une ruelle, se pose sur la gorge d’un passant la lame rouge d’une histoire d’amour à vif. Bienvenue à Louisville, cité pluvieuse revenue de tout et s’étonnant de rien.
Louisville est loin. Loin tout au moins de la chanson française qui préfère bouffer des pizzas devant la télé. Pour venir jusqu’ici, faut sortir de chez soi. Faut prendre un bus et aller jusqu’au bout, jusqu’au terminus du regard d’un écrivain sincère et …