Exposition : « Au diapason du monde » à la fondation Louis Vuitton
Depuis le 11 avril dernier et jusqu’au 27 août, l’exposition « Au diapason du monde » est déployée dans l’ensemble des galeries du bâtiment de Frank Gehry : un questionnement sur la place de l’Homme dans l’Univers et la nouvelle approche qui le lie au monde du vivant. Sont présentées des œuvres de 28 artistes nationaux et internationaux et un focus sur l’univers du japonais Takashi Murakami.
Dans certaines expositions, il est parfois difficile de trouver le lien entre la thématique et les œuvres. C’est un peu le cas pour celle-ci qui, tout en proposant de belles pièces, nous perd parfois un peu. La séquence organisée autour du corps dans tous ses états, de ses formes les plus tangibles au plus fantasmées prend pour point de départ l’Homme qui chavire (1950-1951) d’Alberto Giacometti, autour duquel est présenté un ensemble de quatre autres œuvres de l’artiste. C’est probablement la séquence la plus intéressante pour ce qu’elle dit sur l’Homme et ses évolutions, voire ses dérives.
A commencer par le très beau court-métrage de Pierre Huygue dans lequel un singe prend la forme d’une petite fille qui porte un masque Nô : ou quand la frontière entre l’Homme et l’animal se dissout avec l’émergence d’une forme d’humanité. Prenant place dans un dans un Japon post-apocalyptique, ce court-métrage qui mêle poésie, mystère et noirceur est assez saisissant. Un peu plus loin dans la même pièce, l’Homme est en proie au dédoublement, devient hybride, évolue entre végétal et animal. Les angoissants autoportraits de l’artiste italien Maurizio Cattelan évoquent le clonage alors que dans le Nu bleu aux bas verts d’Henri Matisse l’Homme ne fait presque qu’un avec la nature…
Du côté de l’artiste japonais Takashi Murakami, dont le travail est exposé dans plusieurs galeries, la gigantesque fresque The Octopus eats its own leg (2017) présentée pour la première fois à Paris ne laisse pas indifférent. Mettant en scène des personnages de la mythologie traditionnelle chinoise entourés d’une faune et d’une flore à la frontière du merveilleux, on plonge ici avec plaisir dans une version contemporaine des Huit Immortels de la religion taoïste. Une œuvre à l’opposé du psychédélisme des fleurs au sourire béat inspirée de l’esthétique Kawaii (« mignon » en japonais) qui recouvrent toute la salle précédente jusqu’à l’overdose… Le travail de Murakami dans l’univers pop des mangas est également montré sur plusieurs (belles) toiles, permettant une totale immersion dans cette culture nippone si singulière.
Au diapason du monde
Exposition
Fondation Louis Vuitton
Du 11 avril au 27 août 2018
www.fondationlouisvuitton.fr