The Harpoonist & the Axe Murderer : Apocalipstick, un nouvel album accrocheur
Par JC Mary – Vous aimez les Blacks Keys, les Kills, les Stones, mais vous avez envie d’écouter du neuf, du moderne, de l’actuel ? Alors c’est le moment de découvrir le quatrième album de ce duo originaire de Vancouver.
Peu connu chez nous, Shawn Hall (chant, harmonica) et Matthew Rogers (guitare, claviers) publient ces jours ci « Apocalipstick » un quatrième album marqué par le blues, la soul et la pop remarquablement réussi.
Le duo de Vancouver remets au goût du jour cette formule efficace, qui a lancé la carrière des Black Keys, White Stripes et autres The Kills. Un rock brut doté de refrains pop organiques qui prend solidement appui sur le mariage des voix (Beatles, Beach Boys) et des arrangements blues graisseux.
Le duo a enregistré au printemps 13 titres au son lumineux et joyeux, leurs insufflant un zeste de folk et une belle âme soul. Pour se faire, ils ont recruté le batteur John Raham (The Be Good Tanyas) et le claviériste Geoff Hilhorst (The Deep Dark Woods) et une flopée de choristes : Dawn Pemberton, Andrina Turenne, Alexa Dirks, Ben Rogers, Khari Wendell McClelland, Erik Nielsen et Ricardo Khayatte. Les deux complices élaborent leur musique avec une recette toute simple : des sons de guitares clairs et épurés pour les couplets, qui mettent en valeur le lyrisme des voix pour finir par des bidouillages sonores mixés très loin derrière. Dès le premier titre, ça commence très fort. L’attaque harmonica /guitare sur « Get Ready » mélange fort et puissant, ces harmonies vocales qui planent en apesanteur au dessus de la toile sonore donne immédiatement la couleur. Suit » Forever Fool » une excellente chanson au riff de guitare accrocheur et aux parfums stoniens pour les couplets. « I’am Black » aux guitares mordantes à la construction sonore alambiquée rappelle le meilleur Black keys tandis que « Pretty Please » titre blues primaire aux secousses énergiques et rapide nous renvoie dans les honky tonk au siècle dernier. Suivent « Treat Me Kind » balade magnifique et « Running » un titre chaloupé aux faux accents reggae doté d’un refrain accrocheur. Coté refrain catchy comment rester ne pas succomber à ce délicieux « Promises, promises ».
Cela faisait longtemps que l’on avait pas entendu ce mélange de force brute et de volupté sucrée dans une production scintillante. Le son est riche ramène à une époque où le rock et le blues du sud profond. Les chansons collent à ce son rock blues qui transpire les racines profondes du sud tout en offrant des torsions modernes et intéressantes.
Le reste de l’album est calibré sur le même modèle : les accords rêches de la télécaster télescopent les soli d’harmonica le tout renforcé par cette puissante de choristes. A mi-chemin entre soul et blues pop les textes bien ficelés donnent aux compositions un caractère mûr et abouti. « Apocalipstick » est un véritable disque de rock qui combine les expériences musicales bien au-delà du cadre blues traditionnel. Un album que vous allez écouter en boucle. On parie ?
En concert au Silencio le 20 septembre.
Silencio.142, Rue Montmartre, 2e arrondissement Tél : 01 40 13 12 33.
The Harpoonist & the Axe Murderer
« Apocalipstick » (Sony)
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