Xavier Bazin: « Ni les autorités sanitaires, ni les médecins ne font la promotion active des vitamines C & D pour des raisons de prestige et de gros sous »

Xavier Bazin est un journaliste scientifique qui a la particularité d’enquêter et de poser les questions qui fâchent sur le monde médical et son business colossal. Il a fait de la science son domaine d’expertise dans lequel il tente de mettre au grand jour la main mise de l’industrie pharmaceutique sur la santé et dénonce le business autour des traitements. Cette fois-ci, il revient sur le dénigrement envers les vitamines C & D dans la lutte contre le cancer. Une interview ébouriffante.

Pouvez-vous expliquer en quoi consistaient les résultats prometteurs de l’étude menée par Linus Pauling sur la vitamine C dans les années 1970 ?
Dans les années 1970, Linus Pauling, prix Nobel de chimie et prix Nobel de la paix, s’est allié avec le cancérologue écossais Ewan Cameron pour tester la vitamine C à haute dose sur des patients frappés par le cancer, en phase terminale.
Ils leur ont donné 10 grammes de vitamine C par jour, en intraveineuse pendant les 10 premiers jours, puis par voie orale (des comprimés à avaler).
Résultat : ces patients se sont globalement sentis mieux et ont moins souffert. De plus, comparés à une cohorte de patients dans un état similaire, il a été montré qu’ils ont vécu plus longtemps.

Pourquoi les études officielles publiées en 1979 et 1985 ont-elles conclu que la vitamine C n’était pas efficace contre le cancer ?
Avec ses deux prix Nobel, Linus Pauling avait un grand pouvoir d’influence. Après une rude bataille diplomatique, il a donc fini par convaincre l’Institut du cancer américain de financer un essai clinique randomisé contre placebo pour valider l’intérêt de la vitamine C contre le cancer.
Il y aura au final deux études officielles, publiées en 1979 et en 1985. Toutefois, les deux concluent que la vitamine C n’avait pas d’impact sur le cancer, ce qui a beaucoup freiné les recherches.
Le problème est que le protocole de Linus Pauling a été totalement trahi (et si cela vous fait penser à ce qui s’est passé avec le protocole Raoult contre le Covid, ce n’est pas un hasard) :  on a donné la vitamine C aux patients cancéreux par voie orale uniquement (en comprimés) alors que le protocole Pauling prévoyait aussi de la donner en intraveineuse (ce qui a des effets totalement différents) ;
On a demandé aux patients d’arrêter la prise de vitamine C beaucoup trop tôt, au bout de 2 mois et demi en moyenne, alors que le protocole Pauling exigeait une prise au …