La colère ne faiblit pas au sein de la police

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Depuis la mise en détention provisoire du policier soupçonné de violences sur le jeune Hedi à Marseille début juillet dans un contexte d’émeutes, la grogne ne faiblit pas dans les rangs de la police.

Service minimum, arrêts maladies massifs, vidéos de dos en soutient au policier marseillais, les actions de protestations se multiplient et la hiérarchie adopte, pour l’instant, une stratégie de fermeté. Le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux et le préfet de police de Paris Laurent Nuñez ont en effet annoncés, ce vendredi 4 août, que les « arrêts maladies injustifiés » seront refusés.

Les raisons du malaise

Les scènes de communion entre la police et la population suite aux attentats de Charlie Hebdo semblent bien loin. Depuis, nombre de mouvements sociaux, à l’échelle locale ou nationale, ont été traités avec brutalité par les forces de l’ordre. Parmi lesquelles les gilets jaunes, les réformes des retraites de 2019 et 2022, Sainte-Soline ou Notre-Dame-des-Landes. Depuis 2017, le règne d’Emmanuel Macron semble teinté « d’une tension permanente » qui a « épuisé le corps social policier » selon Alain Bauer, criminologue, qui s’est confié à Ouest France le 28 juillet dernier.
Les rapports entre une partie de l’opinion et la police sont loin d’être au beau fixe, « Aujourd’hui, on instrumentalise énormément le service public de la police. Au-delà d’être garante des libertés, elle est devenue la garde prétorienne des gouvernements successifs, de droite comme de gauche. Il faut essayer de sortir de ce carcan et remettre la police là où elle doit être : au service des citoyens. » indique Anthony Caillé, syndicaliste de la CGT-Intérieur-Police, à Ouest France.

Il faut aussi souligner le discours, adopté par calcul électoral discutable, d’une grande partie de la NUPES envers la police. « La gauche ne peut pas faire des petites phrases, dire ‘‘tout le monde déteste la police’’. Ce n’est pas possible. On ne peut pas faire de buzz sur ce genre de sujet. » précise Anthony Caillé. Le dialogue avec une partie des magistrats « assez engagés idéologiquement et politiquement qui mettent parfois de l’huile sur le feu » selon Eric Delbecque, expert en sécurité intérieure, semble également difficile.

Tout cela crée un état de « burn-out collectif » dans les rangs de la police, selon le secrétaire national du syndicat Unité SGP Police-FO Bruno Bartoccetti, présent sur France Info ce samedi 5 août. En réponse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, de retour de Nouvelle-Calédonie, a proposé aux syndicats de police, lors d’une réunion Place Beauvau le 28 juillet dernier, un « renforcement de la protection fonctionnelle » indique David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires, à franceinfo. Qui tient notamment à des facilités d’accès aux prises en charge des frais d’avocats ou médicaux.

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