Emmanuel Macron, l’agent provocateur

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Tribune d’Henri Feng, Docteur en histoire de la philosophie

Dure semaine pour le Président Macron, après l’énième usage de l’article 49.3 de notre constitution, pour imposer sa réforme des retraites, réforme faisant l’objet de vives protestations, tant à l’Assemblée nationale que dans nos rues depuis le mois de janvier. Mais les principaux syndicats, la CFDT et la CGT, ont de plus en plus de mal à contenir la foule, foule qualifiée d’illégitime par notre chef de l’État le mardi 21 mars, selon un enregistrement audio qui a fuité dès le soir même. Autrement dit, l’ennemi serait encore « le gaulois réfractaire au changement ». De quoi (re)mettre le feu aux poudres.

Puis, le lendemain, dans le cadre d’un entretien accordé à TF1 et à France 2, à 13 heures, le locataire de l’Élysée en a remis une couche : faisant valoir son stoïcisme (autrement dit, son impuissance en politique), il a tenté de justifier sa distinction fallacieuse entre la foule haineuse et le peuple souverain, tout en signifiant que ceux qui percevaient des petits salaires et des allocations bénéficiaient d’un meilleur pouvoir d’achat en dépit de l’inflation galopante, faisant fi également des violences et des incendies de poubelles perpétrés essentiellement par les fameux voyous en col noir, jamais arrêtés préventivement, ou qui n’ont jamais à pointer au commissariat. À tout ceci s’ajoute la furie « écoterroriste » à Sainte-Soline, le samedi 25, contre le projet de construction de 16 méga-bassines. Ainsi, les coups ultraviolents pleuvent, dans un brouhaha assumé, un spectacle.

Tâchons de comprendre. Les « black blocs » sont majoritairement des bourgeois appliquant des plans d’actions importés de l’Allemagne des années 80, quitte à blesser mortellement les forces de l’ordre, dans le seul but de préempter toute contestation sociale, d’en faire son agenda, d’obliger et les gouvernants et les oppositions à rendre les armes idéologiques. En quelque sorte, c’est un fascisme acceptable puisque reconstitué contre les nationalismes. À vrai dire, ces fils de magistrats et de profs de Droit, entre autres, sont le Service d’action civique des temps modernes, des nervis, des trolls, des nains de jardin numérique, obsédés par l’image qu’ils renvoient. En substance, la haine de classe, contre des policiers uberisés notamment, travaillant plus pour gagner moins, devenant de la chair à canon, pour, en France, pérenniser le faux règne d’Emmanuel dit « Jupiter » en 2017, « Vulcain » en 2022, un agent, lui aussi, du système qui joue à l’acteur hors-système.

Clairement, notre Prince – qui est un enfant – surfe sur les crises depuis la fronde des Gilets jaunes de novembre-décembre 2020, les vagues, les graphiques, en adepte de la poudreuse et du sourire badin ou ironique. En somme, le macronisme, comme catalyseur du progressisme, est un sadomasochisme. La volonté de soumettre au nouvel ordre post-politique. La liquidation des élections massives. L’amour des retraités et des rentiers. Moi ou le désordre ! En réalité, il n’y a là que mi-habileté, régénérant les beatniks, écolo-sociétalistes, LGBTistes, indigénistes, transhumanistes, fanatiques ou « sauveurs de l’humanité », idolâtres de Gaïa, voire de Virginie Despentes (!), tous soutenus par l’Open Society (Soros) et compagnie…. Assurément, notre cher agent provocateur est tout autant Apollon que Dionysos, le héros tragique d’une nouvelle ère baroque, celle de la désespérance et de l’inconséquence, in fine celle de la perpétuelle angoisse.

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