Johanne Desrochers: « Après 2 ans de confinement, 2 ans passés à prévoir et réaliser deux éditions virtuelles, le festival BD de Montréal revient »

Partagez l'article !

Après 2 ans de festival de BD virtuel, Montréal va pouvoir accueillir physiquement ce grand rendez-vous de la BD québécoise et internationale. Il se tiendra dans la célèbre rue Saint Denis au coeur du quartier Plateau Mont-Royal réputé pour sa douceur de vivre.

propos recueillis par

Partagez l'article !

Johanne Desrochers, directrice du Festival détaille pour Putsch la programmation du Festival ainsi que le marché de la BD au Québec.

Pourquoi la rue Saint-Denis s’accorde-t-elle avec l’ambiance du Festival de BD de Montréal?
Cette rue est l’une des artères principales qui traverse l’entièreté de l’île de Montréal, du nord au sud. Elle se veut le coeur culturel et social du Plateau Mont-Royal. La rue Saint-Denis est en pleine transformation depuis quelques années. De nouvelles voies cyclables y ont été aménagées, du nouveau mobilier urbain a été installé, et on y fait la part belle à la végétalisation et à la promotion de l’art sous toutes ses formes. La présence de nombreuses librairies, cafés et boutiques en fait une rue vivante, grouillante et colorée, et c’est exactement ce que le FBDM recherche. Après une première décennie passée au cœur d’un des plus beaux et populaires parcs de Montréal, il était temps de se brasser la cage un peu et de transformer notre offre pour rejoindre un plus grand bassin de population chez qui partager notre amour de la BD.

Johanna Desrochers, directrice du Festival de BD à Montréal (Québec)

 

Qu’est-ce que ce quartier de Montréal a de si particulier ?
Situé au cœur de l’île de Montréal, le Plateau Mont-Royal – ou simplement «Le Plateau» pour l’ensemble des Québécois, est un arrondissement de 8 km2 qui jouxte le mont Royal. Au -delà de 25% de sa population est âgée de moins de 25 ans, et sa population globale est la plus jeune de l’ensemble des 19 arrondissements montréalais (37,4 ans). Environ 70% de ses habitants sont bilingues français-anglais. Pas moins du quart de la population du Plateau provient de l’immigration. Il s’agit donc d’une population jeune, ouverte, principalement aisée et curieuse, à l’image des lectrices et lecteurs de bandes dessinées qui suivent les activités du FBDM depuis maintenant plus d’une décennie. Il faut noter que c’est dans ce quartier central que le Festival a installé ses pénates dès le début, soit au Parc La Fontaine. Le FBDM prolonge donc cette longue relation d’amitié, malgré le changement majeur pour cette 11e présentation.

Quel sera le fil rouge de cette édition du Festival de BD à Montréal?
Après deux ans de confinement, deux ans passés à prévoir, organiser et réaliser deux éditions complètement virtuelles, en plus d’activités récurrentes « à la Zoom », l’accent sera mis sur le retour à une certaine normalité. Voilà pourquoi nous avons choisi comme thématique : Tisser des liens. Nous désirons ainsi saluer le retour des artistes, des lectrices et lecteurs, des dédicaces, des rencontres, des échanges, des table-ronde, des activités… Le retour de la vie, quoi, de la présence de l’autre. Il sont là, les liens que nous voulons tisser. Voilà ce qui va nous nourrir pendant l’ensemble de cette onzième célébration de la bande dessinée du Québec et d’ailleurs. Le plaisir de se retrouver, c’est aussi simple que cela. À ce point que c’est ainsi que nous avons titré notre troisième recueil annuel, Rencontres, à paraître en mai 2022 aux Presses du FBDM | MCAF Press, juste à temps pour le Festival.

Pourra-t-on s’attendre à rencontrer des artistes étrangers sur ce festival?
Le FBDM est heureux de pouvoir bénéficier de la présence de plusieurs artistes internationaux provenant d’Europe et d’Amérique afin de célébrer avec lui le retour attendu sous les chapiteaux. Nous aurons donc le privilège d’accueillir des bédéistes d’Allemagne, de France, de Belgique, de l’Italie, des États-Unis, du Chili et du Brésil.

 

Comment se porte le marché de la bande-dessinée au Québec?
La bande dessinée québécoise connaît depuis quelques années maintenant un véritable renouveau grâce au travail de nombreuses maisons d’édition qui font de plus en plus leur marque au Québec et dans la francophonie : La Pastèque, Pow Pow, Drawn & Quarterly, Front Froid, Presses Aventure, Mécanique générale, Michel Quintin et tutti quanti. En 2022, la BD québécoise a fait sa marque à Angoulême, en y remportant trois prix, et pas des moindres. Julie Doucet est devenue la première bédéiste canadienne à remporter le Grand Prix d’Angoulême pour Maxiplotte (L’Association); Anne-Marie Saint-Cerny et Christian se sont mérités le Prix Écofauve pour Mégantic : Un train dans la nuit (Écosociété) alors qu’Alexandre Fontaine Rousseau et Francis Desharnais ont été récompensés du Prix BDGest’Arts pour La conquête du Cosmos (Pow Pow). L’apparition de nouvelles séries jeunesse fort populaires, comme Aventurosaure et L’Agent Jean chez Presses Aventure, amène aussi une nouvelle donne. Pour la première fois, la nouvelle génération de jeunes lectrices et lecteurs d’ici peuvent lire et suivre des séries 100% québécoises! On note, pour 2021, une hausse de la vente globale de la BD francophone de l’ordre de 25%, et de 14% pour les éditeurs québécois!

En quelques mots, pouvez-vous nous présenter l’expo des femmes chiliennes dans la BD ?
L’exposition sur Les femmes chiliennes dans la bandes dessinées est issue du catalogue du même nom Mujeres Chilenas en la HistorietaIl; un projet mis de l’avant par ProChile, une institution liée au ministère des Affaires étrangères dont l’objectif est de faire la promotion du talent chilien dans le monde.
«Les femmes représentent plus de 40% de la force de travail de la chaîne productive de la filière de la BD au Chili. Les agents littéraires, chercheuses et directrices artistiques jouent également un rôle clé dans la diffusion et la promotion internationale. Avec ce catalogue dédié à 56 femmes, nous souhaitons mettre en lumière les œuvres remarquables de créatrices chiliennes, tout en générant un commerce international plus inclusif, qui favorise l’équité de genre pour nos entrepreneuses», peut-on y lire.
Cet impressionnant catalogue a été lancé à Montréal au FBDM en 2021. Nous poursuivons notre collaboration avec ProChile cette année avec la présentation d’une exposition tirée de cet ouvrage. Elle sera installée en extérieur le long du parcours déambulatoire sur la rue St-Denis Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir une bédéiste et une éditrice pour présenter leurs oeuvres.

Plus d’infos sur le festival : www.fbdm-mcaf.ca

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à