«Et dire qu’il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde», Maurice Gouiran, géant de Provence

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A croire que l’auteur a fait confectionner sur mesure son titre par le bonnetier de Lolo Ferrari. Perec et « Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ? » peuvent se rhabiller. Le polar affiche ses rondeurs. Et c’est du lourd.

Par bonheur le Gouiran aux 32 romans a d’autres arguments. Une atmosphère « Les Copains d’abord » et l’envie irrépressible de tailler des croupières à la société comme elle ne devrait pas aller. Journaliste redresseur de torts, Clovis va délaisser chèvres et contreforts à la Giono pour Emma, la fliquette au tempérament de feu. L’affaire n’est pas mince. Cinq personnes ont été abattues à Marseille par un sniper, en pleine foire aux santons de Noël, en même temps que des ballots de cocaïne fleurissaient sur les plages de Port-de-Bouc. Quels liens entre un petit vieux sans histoire, un colloque de complotistes tendance fachos, une partie fine qui tourne mal chez des fils de notables ? A priori une simple coïncidence. D’ailleurs la maison poulaga est pressée d’enterrer l’affaire des beaux quartiers. Autant Emma est sensible aux arguments horizontaux de Clovis, autant elle méprise les petits chefs qui s’agenouillent devant la hiérarchie en col blanc. Du coup, Gouiran a toute latitude pour balader le lecteur entre galipettes à la Zubrowka et gourmandises dignes de madame Maigret. N’essayez pas de démasquer les coupables avant la dernière page, vous vous retrouveriez comme les bourgeois de Calais. Gouiran n’est pas pour rien docteur en mathématiques et consultant de l’ONU. Son CV est long comme la traversée de la cour du Louvre par le protégé de Brigitte Macron. A propos, Taubira pas d’voter ?

« Et dire qu’il y a encore des cons qui croient que la terre est ronde », Maurice Gouiran, éditions Jigal. 18,50 €

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