Convoi de la liberté : « On n’est pas un troupeau de bœufs et on a le droit de ne pas être d’accord avec la doxa! »
Par Alexandre Ori et Simon Martin – Un convoi de la liberté pour une première journée de route dans la région PACA sous le signe de la solidarité et de la bonne humeur. Une centaine de manifestants a rallié le convoi de la liberté en partance de Nice pour trois jours de route à travers la France. Une mobilisation qui enfle tout le long du trajet vers Avignon.
Il y a encore une semaine, ils n’étaient qu’une vingtaine à se retrouver sur un parking. Ce matin les drapeaux français et canadiens au vent, les gilets jaunes enfilés, ils sont plus d’une centaine de citoyens à s’être regroupés au départ de Nice. Alors que l’ambiance est à la fête, une messe est donnée en l’honneur d’Emmanuel Macron. Le mégaphone en bandoulière, un manifestant mène le prêche : « Macron, épargne nous ta connerie quotidienne. Nous t’en conjurons, libère nous de ta présence, car c’est à toi qu’appartient l’ignominie, la traîtrise, la médiocrité et le déshonneur de la nation ». Les cloches des églises ont été remplacées par une fanfare de klaxons. L’objectif est clair : prendre la route en contestation du pass vaccinal.
Quelques billets pour soutenir ceux qui partent
Aux alentours de 10h 25, le convoi s’élance sous les hourras de ceux qui ne partent pas. L’un d’entre eux agite un drapeau tricolore en signe de soutien à cette « nouvelle étape vers un changement de système ». Il regrette de ne pas pouvoir suivre le groupe « à cause du travail et par manque d’argent ». De l’argent, ils sont plusieurs à en donner dans des enveloppes pour « participer à l’effort collectif » comme le dit une dame tendant un billet à un conducteur par sa fenêtre.
Cavalerie de motards et haie d’honneur
Après être sorti à Fréjus sous l’escorte de la police, le convoi rejoint la RN7 en direction de Brignoles. La voie est alors ouverte par une trentaine de motards. La cavalerie en tête de cortège et les voitures dans le peloton, la cohorte est saluée par des petits groupes postés le long de la route. Sur les banderoles tendues, il est écrit « merci pour tout » ou encore « bravo et bon courage ».
Puis l’arrivée à Brignoles. Là, le mouvement prend une tout autre ampleur. Une haie d’honneur d’une centaine de locaux se forme pour accueillir le convoi arrivant au compte goutte. Certains manifestants ont les larmes aux yeux. C’est le cas de Martine, une main sur le volant, l’autre sur le klaxon, elle se réjouit de voir une telle mobilisation : « Ça, ça n’a pas de prix ». Elle rajoute : « On n’est pas un troupeau de bœufs et on a le droit de ne pas être d’accord avec la doxa. On a le droit d’être intelligent ».
Chaîne humaine
Dans la foule locale et enthousiaste, une chaîne humaine décharge des camions remplis de denrées. Nat est l’un des maillons. Bénévole, elle a récolté les dons des gilets jaunes de Fréjus. Une mobilisation qui lui rappelle « le travail des colibris : petit don par petit don, on arrive à remplir des camions ».
La campagne de collecte a été organisée une semaine à l’avance pour ravitailler ceux qui iront jusqu’à la capitale. Ces derniers sont bénis lors d’un prêche, un vrai cette fois-ci. Avec sa soutane et son crucifix, le père David prie «pour que la violence épargne ceux qui porteront notre voix à Paris ».
Aux alentours de 15 h, le convoi reprend la route pour Avignon, première étape de convergence pour les manifestants venus de Marseille, Toulon et Montpellier.