(Vidéo) Voeux à la presse: Eric Zemmour mate les journalistes

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Ce lundi 10 janvier, le candidat et ancien journaliste, Eric Zemmour a tenu « ses premiers et derniers voeux à la presse » depuis son QG de campagne dans le 8ème arrondissement. Près d’une centaine de journalistes s’étaient pressés pour écouter leur ancien confrère du Figaro dans une petite salle où chacun a tenté de se faire une place parmi la forêt de caméras. Putsch était sur place pour cet événement.

Les soutiens du candidat étaient aussi présents. On y a vu Jacline Mouraud, ancienne figure des Gilets jaunes, Philippe de Villiers, ou encore le nouveau transfuge des Républicains, Guillaume Pelletier mais aussi Laurence Trochu, tous aux côté d’Eric Zemmour derrière son pupitre. Dans la salle, Antoine Diers et Benjamin Cauchy, notamment, s’étaient mêlés à la belle chambrée de journalistes, sans oublier les très jeunes visages de l’équipe de campagne, qui en arrière-plan, assuraient la logistique, le placement des journalistes et la distribution des micros pour les questions au candidat.

Chacun sait qu’Eric Zemmour, ancien journaliste et éditorialiste a toujours connu des relations très compliquées, tumultueuses voire orageuses avec la presse depuis de longues années, pour ses prises de position, ses analyses sans concession et son franc-parler.  Et ces voeux à la presse s’annonçaient passionnants à bien des égards. A cette heure, on peut dire sans exagérer qu’Eric Zemmour n’a pas fait dans la dentelle et a tapé très fort, avec le sourire.

Le candidat s’est donc présenté devant la presse, visiblement très détendu, et savourant à l’avance ce qui allait suivre, jetant çà et là des regards circulaires et satisfaits.

« Dans un an, jour pour jour, je vous inviterai à l’Elysée et nos relations ne seront plus les mêmes.  Vous vous adresserez à moi avec respect, admiration, sollicitude et même avec un brin d’hypocrisie comme vous le faites toujours avec les Présidents de la République (…) Ça en sera fini du Président qui répond de la manière la plus vide à vos questions les plus creuses. »  L’entrée en matière d’Eric Zemmour ne laissa pas de doutes sur la teneur des voeux qui résonnaient au gré des seuls crépitements des appareils photo. Le candidat redoubla ses attaques sur le traitement qu’il subit depuis de longues années mais qui s’est renforcé depuis quelques mois, alors que bruissait dans les arrières-cours des rédactions l’hypothèse de sa candidature à la présidentielle : « un feu de paille médiatique sans lendemain, une candidature pour vendre mon dernier livre (…) Vous avez laissé croire que je n’étais qu’un provocateur et j’étais quand même votre semblable« .

 

« Ça en sera fini du Président qui répond de la manière la plus vide à vos questions les plus creuses. »

 

Au fil des mots, Eric Zemmour se fit de plus en plus offensif, abordant même l’immense défiance d’une large majorité de Français pour le métier de journaliste : » Vous savez, je traverse de long, en large et en travers la France, je discute de tout avec les Français que je rencontre. Pas une seule fois même pas en rêve, pas un seul Français ne m’a dit de ne pas dire du mal des journalistes ! (…) Non, vous n’êtes pas aimés, mes bons amis et la population vous taille des costards à la chaîne de quoi vous rhabiller pour 100 ans. Et la question est alors : le méritez-vous? »

 

« Non, vous n’êtes pas aimés, mes bons amis et la population vous taille des costards à la chaîne de quoi vous rhabiller pour 100 ans. Et la question est alors : le méritez-vous?« 

 

Mais ce n’était qu’un hors d’oeuvre. Le candidat multiplia les attaques frontales face à cette centaine de journalistes étrangement dociles au vu de la teneur des propos qui les malmenaient : « De tous les candidats, je suis incontestablement celui qui vous connait le mieux. Je sais ce que certains d’entre vous subissent au sein des rédactions lorsqu’ils osent couvrir ma candidature impartialement voire pire en disant du bien de moi (…) Je sais la pression de l’idéologie qui est prête à tout pour imposer ses dogmes. J’ai mis moi aussi des années à m’en libérer. »

Sous l’oeil amusé et complice de Philippe de Villiers, Eric Zemmour ne s’est pas arrêté là et a poursuivi sur l’importance et la quintessence, exhumées de l’Histoire du rôle du journaliste dans la société française :  « le journalisme français est lié à la politique, à la littérature et à l’Histoire. Le journalisme français est depuis ses débuts le moteur de toutes les révolutions (…) Le journaliste est aussi une branche de la littérature française. Nos plus grands journalistes et nos plus grands écrivains se sont jetés avec fièvre dans la vie politique (…) peu importe le réel pourvu qu’on ait l’idéologie. Peu importe la vérité pourvu qu’on ait la tête de l’adversaire au bout d’une pique (…) Sans le peuple, vous n’êtes rien à moins de vivre exclusivement de subventions mais vous seriez moins que rien (…) Je suis le candidat qui éprouve un amour immodéré pour le journalisme et pour son irrésistible capacité à s’opposer à la fatalité du mensonge et à le vaincre comme l’ange terrasse le démon (…) Vous méritez mieux que l’esclavage qui vous est imposé. Président, je vous libérerai ! 2022 sera l’année de la renaissance du journalisme français, le vrai, le grand, celui qui est mort étouffé sous le politiquement correct. Alors je vous souhaite de chercher, de trouver la vérité et de la dire. Je vous souhaite de vous libérer de vos oeillères idéologiques de penser enfin par vous-même sans céder à la pression lancinante du conformisme. Je vous souhaite d’exercer le métier le plus excitant du monde. Je vous souhaite d’être journaliste. »

 

« Peu importe le réel pourvu qu’on ait l’idéologie. Peu importe la vérité pourvu qu’on ait la tête de l’adversaire au bout d’une pique (…) Sans le peuple, vous n’êtes rien à moins de vivre exclusivement de subventions mais vous seriez moins que rien »

 

 

Après cette charge très brutale qui dura près de 15 minutes dans un silence de cathédrale, ce fut au tour des questions pour le candidat. Et là stupeur ! Toutes les questions qui furent posées, concernaient presque exclusivement le ralliement de Guillaume Pelletier, évitant soigneusement l’affront qui venait d’être fait. Aucune mention, aucune protestation de la part de la centaine de journalistes présents contre le réquisitoire d’Eric Zemmour qui restèrent étrangement muets, dociles ou pétrifiés préférant diluer leur gêne et leur manque de courage dans des questions politico-politiciennes qui n’intéressent finalement que l’étroit marigot parisien, engoncé entre les sinistres et hideuses portes de la capitale.

Il faut dire qu’Eric Zemmour, face à la presse, face aux caméras et à face l’hostilité muette, a maté la centaine de journalistes présents, anesthésiant même les plus chevronnés qui n’hésitent pas sur les plateaux TV ou sur les ondes radio à user d’un profond mépris pour l’ancien journaliste.

Ces voeux à la presse ont sonné pour Eric Zemmour comme une revanche, d’égal à égal, face-à-face, sans déclencher une suspension de séance. Le candidat, ce lundi 10 janvier, a maté les journalistes, qui, une fois de retour dans leurs rédactions, redoubleront de violence à distance. Mais il sera bien trop tard pour répondre à l’humiliation face-à-face. Car le courage leur a manqué.

Revoir les voeux à la presse d’Eric Zemmour :

( crédit photo : PUTSCH)

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