
Gérard De Cortanze: « Louis XVI aujourd’hui aurait dialogué avec les Gilets Jaunes »
« Louis XVI aujourd’hui serait aller dialoguer avec les gilets jaunes ! » Gérard de Cortanze réhabilite ce roi décapité à travers un voyage fascinant, lorsque ce roi lettré se rendit à Cherbourg le 21 juin 1786. Il y rencontra son peuple et se mit à rêver d’une société plus juste. Une épopée racontée avec talent et fort documentée qui nous fait découvrir un roi « révolutionnaire ».
Celui qui décidé d’abolir l’esclavage, un roi humain, peu dépensier, prêt à une monarchie constitutionnelle. L’Histoire en a décidé autrement, mais il fallait le panache de Gérard de Cortanze pour rendre à Louis XVI, son honneur. Un roman brillant, passionnant, vivant, une plume qui s’apparente à celle d’Alexandre Dumas!
Comment vous est venue l’idée d’écrire un livre sur le voyage à Cherbourg de Louis XVI ?
De l’histoire de ce petit garçon – le futur Louis XVI – fasciné par les bateaux et la mer, et qui, montait chaque jour les terrasses de Versailles pour tenter d’apercevoir cette dernière. Il devra attendre trente-deux ans avant de voir son rêve se réaliser.
Pourquoi cet aspect méconnu de la vie de Louis XVI vous a-t-il passionné ?
Napoléon, prisonnier à Sainte-Hélène, ironisa sur ce qu’il appela « ce grand événement ». Madame de Campan, dans ses Mémoires, présente cette visite de louis XVI en Normandie comme la « démarche la plus marquante qu’il ait faite pendant son règne ». D’innombrables peintures, gravures, estampes et autres brochures attestent de l’indéniable triomphe de ce périple normand. Je reste persuadé que ce jeune roi qui, s’il avait vécu aussi vieux que Louis XVI, serait mort en 1831, aurait mis à profit les leçons de ce séjour et aurait réformé la France. Bouleversé par le spectacle de ces eaux tantôt calmes et tantôt déchaînées, par ce peuple qu’il avait enfin découvert, oui, je le répète, il s’était mis à rêver à une société plus juste, plus égalitaire – celle-là même qu’il évoque non seulement dans ses Maximes morales et politiques, mais surtout dans ses Réflexions, déjà citées, rédigées entre 1766 et 1769, alors qu’il avait entre 12 et 15 ans. Je le cite : « Tout ce que le père doit à ses enfants, le frère à ses frères, l’ami à son ami, le prince le doit à ses sujets, et toute action de la souveraineté doit être un …