Romain Slocombe : « J’ai voulu rendre hommage à tous ces Français qui ont donné leur vie et qu’on a oublié parce qu’ils sont morts durant une défaite »

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Romain Slocombe est l’un de ces rares écrivains iconoclastes, méthodiques, et scrupuleux. Il ne s’empêche pas de penser que « de nos jours les romanciers ont tendance à être moins précis ». Avant de s’affronter au roman, il était illustrateur dans la BD et il écrivait aussi des polars pour enfants. Puis l’emprise de la fiction s’est refermée sur lui et il siège à présent à la place des romanciers hqui comptent.

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La Débâcle ou cette France qui prend de plein fouet, la défaite et l’exode. Voilà l’idée de Slocombe qui s’est échiné à décrire la fuite de Français très différents, dans ce contexte de chaos. Il n’y a pas d’accusations, ni de charges contre l’humanité de ces personnages. Juste la fuite et la nature humaine embourbées dans la défaite d’un pays tout entier qui donne à voir autre chose.
Romain Slocombe décrit, écrit, et raconte avec une précision chirurgicale. Et il le confesse, « J’étais un dessinateur très réaliste et mes dessins sont toujours réalisés d’après photo, et extrêmement fouillés. J’ai gardé cette habitude en devenant romancier ». La Débâcle n’est pas la litanie brutale du procès de ces Français, embarqués dans une fuite tumultueuse. C’est aussi l’Histoire de la France. Tragique, hyperréaliste et souvent dérangeante. A lire de toute urgence.

 

Vous venez de publier La Débâcle, roman qui relate la période du 10 juin au 17 juin 1940, mais vos trois précédents ouvrages qui ont pour personnage principal l’inspecteur Sadorski couvrent eux la période de l’Occupation. D’où vous vient cet attrait pour cette période « sombre » aux dires de certains de notre roman national ?

La période est indéniablement sombre, je crois que tout le monde est d’accord là-dessus ! Et moi je suis un écrivain de romans noirs, le sombre m’attire forcément. Mais il y a dix ou douze ans je ne pensais pas du tout que j’allais me plonger dans cette époque pour écrire une série de romans. Certes le sujet m’intéressait parce que j’ai baigné dedans pendant mon enfance, on en parlait tout le temps aux réunions de famille : mes parents avaient vécu la guerre de façon incroyablement romanesque, ma mère avait passé la ligne de démarcation …

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