« Il faut le tuer, c’est un chien » : La soeur de Mohammed ben Salmane devant les Tribunaux
par François Mattéi – Le métier de plombier n’est pas de tout repos , même en France, lorsque le client se trouve être une princesse saoudienne, qui plus est, la sœur de l’ héritier du royaume, Mohammed ben Salmane, autrement surnommé MBS…
C’est en septembre 2016, dans un luxueux appartement de l’avenue Foch, que ce sont déroulés les faits incriminés ; ils seront jugés en Correctionnelle, le 9 juillet prochain, à Paris.
« Il faut le tuer, c’est un chien »
La princesse Hassa bint Salmane ayant fait quérir un plombier pour intervenir dans son appartement parisien sur un problème de tuyauterie, l’ouvrier a voulu prendre une photo de la pièce à réparer, déchainant et immédiatement la fureur noire de la princesse.
Elle l’a accusé de vouloir réaliser des clichés pour la presse people. Selon le récit du plombier, elle a alors jeté son garde du corps contre lui. Battu, ligoté en suite pour, sous les ordres et les menaces du garde du corps s’agenouiller et « baiser les pieds de la princesse », il aurait été détenu pendant plusieurs heures, avant de pouvoir quitter l’appartement, terrifié. La princesse, toujours selon les dires de l’ouvrier, a excité en permanence le garde du corps pour le rendre plus agressif :
« Il faut le tuer, ce chien, aurait-elle crié, il ne mérite pas de vivre ».
Le Tribunal correctionnel sera donc amené à juger la sœur du Maitre de l’Arabie saoudite pour « vol ( d’un téléphone portable ) complicité de violences volontaires, avec usage ou sous la menace d’une arme , et complicité de séquestration ». Il y a cependant peu de chance de voir Hassa bint SALMANE dans le prétoire, alors qu’elle est déjà, pour cette affaire, frappée d’un mandat d’arrêt.
Quant à son garde du corps, il sera probablement physiquement présent lors de son propre procès pour « vol, violences volontaires avec usage ou sous la menace d’une arme, et séquestration ». Il vit en France, et le roi n’est pas son cousin…
Plus qu’un fait divers, cette affaire marque les limites du progrès des mentalités et des méthodes dans l’entourage du Roi d’Arabie : du simple plombier tabassé à Paris, au journaliste du Washington Post Jamal Khashoggi, étranglé et dépecé à Istanbul parce-qu’il critiquait le régime saoudien, apparaît une conception toujours aussi féodale de l’exercice du pouvoir.