« Tropique de la violence » : l’explosive réalité de Mayotte en BD

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Le septième roman éponyme de l’auteure mauricienne Nathacha Appanah a été adapté par Gaël Henry dans une BD. Le scénariste-dessinateur a trouvé des sources d’inspiration authentique, lors d’un voyage à Mayotte à l’automne 2017.

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C’est d’abord l’histoire d’un bébé comorien, abandonné par sa mère après avoir débarqué à Mayotte de l’un de ces bateaux – les Kwassas Sanitaires – qui sillonnent la mer entre les Comores et l’île française en transportant des personnes souhaitant se faire soigner.

La jeune femme de quinze ans, ne veut plus son enfant car il le considère un « bébé du djinn » qui porte malheur. Son fils est en effet atteint d’une banale hétérochromie : ses yeux sont de deux couleurs différents. Cela suffit pour que l’enfant  reste dans les bras de Marie, l’infirmière de nuit.

Marie essaie désespérément depuis des années d’avoir des enfants. Bien que seule – son mari l’a quittée – elle prend en charge l’enfant auquel elle donne le prénom de Moise. Les années de l’enfance passent sereinement. Mais avec l’adolescence Moise veut savoir tout sur son passé et sur son arrivée sur l’ile. Il devient colérique et se détourne de ses études. Il en veut à Marie car il la soupçonne de lui avoir volé sa vie en l’adoptant. Puis il reste seul, car Marie décède. Moise entame alors une descente aux enfers. Il évolue dans un milieu peu recomandable et il finit par tuer le chef du gang qui tient Kaweni, un quartier aux marges de la loi.

Avec un trait assuré et très coloré (grâce à l’ œuvre de Bastien Quignon), Gaël Henry décrit le basculement de la vie de Moise. Bien qu’ayant emprunté un mauvais chemin, Moïse garde un côté très humain. On retrouve ce côté aussi dans les « anges gardiens » qui tentent d’aider Moise : le jeune bénévole de l’ONG ou le policier.

La bande dessinée « Tropique de la violence » est une invitation à approcher la dure réalité de Mayotte, sans oublier son humanité.

 

planche de « Tropique de la violence » (© Sarbacane)

 

 


« Tropique de la violence »
La BD de Gaël Henry
d’après le roman de Nathacha Appanah (Editions Gallimard)
(Couleurs : Bastien Quignon)
Éditions Sarbacane
160 pages quadri – 23,50 Euros

 

(Image à la une : Couverture  de « Tropique de la violence » © Sarbacane)


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