Guillaume Zeller : « Mon travail est de faire connaître un destin et une tragédie oubliés, et de se contenter de restituer des faits bruts »

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Au début de la deuxième guerre mondiale environ quarante mile français vivaient en Indochine. Cette colonie a été occupée par les forces armées japonaises qui ont massacré aussi des milliers de Français. La Kempeitaï, surnommée la « Gestapo japonaise », gérait de nombreux champs de concentrations. En partant des souvenirs de ses grands parents – internés dans ces prisons japonaises – Le journaliste Guillaume Zeller, ancien directeur de la rédaction d’i-Télé et de Direct 8, a entrepris un travail de recherche très conséquent dans le but de retrouver les traces de cette partie du deuxième conflit mondial, qui a été oublié. Il vient de publier « Dans les cages de la Kempeitaï ». Putsch l’a interviewé.

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Pourquoi avez-vous choisi de revenir sur cette partie de l’histoire française ?

Durant toute mon enfance et mon adolescence, j’ai entendu parler des horreurs perpétrées par les Japonais en Indochine après l’agression du 9 mars 1945. Il se trouve en effet que mes grands-parents étaient sur place à l’époque, ainsi que ma mère et son frère, alors jeunes enfants. Tous ont été enfermés dans un véritable ghetto mis en en place par les occupants à Phnom Penh au Cambodge. Ils ont heureusement échappé au pire, ce qui ne fut pas le cas de milliers d’autres compatriotes, massacrés, déportés ou torturés. Mais si leur histoire m’était connue dans les grandes lignes. Je me suis aperçu que personne ne connaissait cet épisode hors du cercle restreint des survivants et de leurs familles. Pour des raisons géographiques, chronologiques et idéologiques, ces hommes et ces femmes sont tombés dans une véritable « trappe mémorielle ». C’est une véritable double peine pour ces victimes d’exactions innommables, puis reléguées hors de la mémoire collective. Plus de soixante-dix ans après les faits, il me semblait important de raconter leur histoire.

 

« A Langson, théâtre du massacre de centaines de prisonniers français, exécutés à la mitrailleuse, à la pioche ou au sabre »

 

Qui étaient ces …

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