Stéphanie Trouillard : «La société a eu un regard critique après la guerre sur l’engagement des femmes»

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Journaliste pour France 24, Stéphanie Trouillard a mené une enquête rigoureuse sur la mort de son grand-oncle, résistant Breton pendant la Seconde Guerre mondiale. A travers l’histoire d’André Gondet, elle nous plonge dans l’horreur de la guerre et nous livre un récit passionnant sur des aspects rarement évoqués dans les livres d’histoire : le rôle des femmes durant le conflit, le travail obligatoire, la face sombre de la résistance, une Bretagne engagée et meurtrie.

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Qu’est-ce qui vous a poussé à mener une enquête aussi fouillée sur votre oncle assassiné à l’âge de 23 ans durant la Seconde Guerre mondiale ? Combien de temps vous a demandé cette enquête ?
Depuis l’enfance, je suis intéressée par l’histoire et particulièrement par celle de la Seconde Guerre mondiale. Il y a une dizaine d’années, mon père s’est lancé dans la généalogie de notre famille. Pour l’aider, je me suis concentrée sur les soldats parmi nos ancêtres. En remontant notre arbre, le premier que j’ai retrouvé était mon grand-oncle résistant, tué en 1944. Je me suis rendue compte que je savais que mon grand-père avait perdu son frère durant la guerre, mais que c’était à peu près tout. Nous avions un « héros » dans la famille et je ne savais rien sur lui. Cela tout de suite aiguisé ma curiosité et je me suis lancée dans des recherches. Elles ont duré près de quatre ans, plus deux ans d’écriture…

On sent que ce travail de recherche ressemble parfois à rechercher une aiguille dans une botte de foin, d’autant que le sujet vous touche personnellement… Comment réussit-on à garder la distance nécessaire lors de l’écriture ?
Durant les recherches, j’ai effectivement été confrontée à toute la violence de ce conflit… Mon grand-oncle André a été tué lors du massacre de Kérihuel, dans le Morbihan, en Bretagne, en juillet 1944 avec 17 autres résistants, parachutistes français et fermiers locaux. Ils ont été sommairement exécutés par des soldats allemands et leurs collaborateurs français, des agents de l’Abwehr, les services de renseignements allemands.
Au fur et à mesure, j’ai découvert les détails particulièrement sordides de ce massacre et cela a bien entendu hanté mes nuits. Cela a aussi été dur d’entendre les témoignages de ceux qui avaient vécu cette période. Soixante-dix après, ils vous racontent les faits comme si cela s’était déroulé hier. C’est …

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