Bigger : « Le Festival des Trans Musicales est une très belle opportunité, une première reconnaissance ! »

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Putsch est présent aux rencontres Trans musicales de Rennes (du 5 au 9 décembre). On a voulu vous présenter le quintet jurassien Bigger, l’un de nos coups de cœur, qui se produira le 7 décembre à l’Etage : un son pop rock frémissant, des textes qui résonnent. Damien Félix, l’un des fondateurs, répond à nos questions.

propos recueillis par

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Tout d’abord, comment le groupe est-il né ?
Kevin Twomey (chant et guitare) et moi, nous nous sommes rencontrés il y a quelques années grâce à des amis communs. Kevin vient de Dublin et a vraiment cette culture pop anglo-saxonne instinctive, c’est dans ses veines. On s’est très vite entendu sur les mêmes références, les plus évidentes comme The Beatles, Bowie et les moins attendues comme Gang of Four par exemple. On s’est mis à travailler sur des démos, mais en dilettante, sans ambition particulière, puis les choses ont pris une autre tournure et après l’enregistrement d’un premier EP nous avons constitué le groupe pour jouer les titres sur scène. Ben Muller aux claviers, Mike Prenat à la basse et Antoine Passard à la batterie ont rejoint la formation. Nous sommes devenus un vrai groupe et de vrais amis !

 

Pourquoi le nom de Bigger ?
Bigger est le nom d’un des premiers titres sur lequel on a travaillé, il figure d’ailleurs sur notre premier EP (« Bones and Dust », sorti en 2016). Dans les couplets, Kevin parle de ces moments où l’on ne se sent pas au mieux, où les soucis de la vie quotidienne nous travaillent, nous rendent maussade. Les refrains sont un coup de pied dans tout ça, on regarde par la fenêtre et la vie devient plus excitante, plus intéressante : « Oh sometimes you know it’s just bigger bigger in my mind, Other times I just reconsider consider it’s alright. » Il nous semble que c’était un bon symbole pour notre musique et ce qu’on a envie d’en faire.

 

« Une des signatures sonores du groupe, c’est la présence quasi constante des voix, des chœurs, tout le monde chante chez Bigger ! »

 

Après « Bones and Dust » en 2016, vous présentez votre nouvel EP « Tightrope » sorti le 9 novembre 2018. Comment le présenteriez-vous ?
Nous avons voulu cet EP élégant, raffiné mais aussi vivant et sensible. On espère qu’il puisse emmener l’auditeur quelque part, qu’il lui évoque des endroits, des paysages. Kevin et moi avons enregistré « Bones and Dust » tous les deux, le groupe n’était pas encore constitué, il l’a été après l’enregistrement (même si Ben Muller y joue déjà les claviers).
Pour «Tightrope», tout le groupe est là et dans le son, ça fait une énorme différence. Pour les morceaux, on a essayé de se rassembler un peu, d’être plus cohérent sur les cinq titres, notre identité s’affirme sur ce disque alors que dans « Bones and Dust », on se cherchait encore. Dans ces derniers titres, on prend le temps de poser des ambiances, de les développer, de créer les contrastes et les surprises.

 

Clip officiel de Lucky Lucy :

 

Comment fait-on sa place dans la jungle des artistes émergents aujourd’hui ? La singularité de Bigger, c’est quoi ?
Une des signatures sonores du groupe c’est la présence quasi constante des voix, des chœurs, tout le monde chante chez Bigger ! C’est ce que les gens retiennent en premier. Sur scène il y a une vraie énergie rock, on tient à ce que le set soit intense, bouillonnant et sincère. Nous sommes le plus proche possible sur scène, physiquement, pour créer cette espèce de boule d’énergie, tellement jouissive quand elle apparaît. Et puis, à l’heure des samples et des boucles dans tous les sens, nous tenons à jouer nos instruments, à garder cette part de risque et de fragilité qui créent la spontanéité et qui laisse place à l’interprétation.

 

Vous avez pour références Nick Cave ou Anna Calvi. En écoutant votre EP, nous avons aussi pensé au groupe britannique Foals… Actuellement, est-ce qu’il y a des groupes que vous suivez particulièrement ?
Nick Cave, c’est pour moi une grande référence, tant sur disque que sur scène. Cette influence-là ne va pas forcément sauter aux oreilles à l’écoute du disque de Bigger. C’est peut-être plus sur scène, ou la noirceur rock est plus présente, et où l’attitude de Kevin, très au contact du public, peut évoquer celle du chanteur. Anna Calvi, outre ces très belles chansons, c’est son jeu de guitare que j’adore et qui m’influence pas mal. Le groupe Foals ne fait pas vraiment partie de ma culture musicale, en fait je m’y suis intéressé après qu’on nous ait fait cette réflexion une première fois, et j’aime bien, je prends ça comme un compliment !
S’il y a un groupe qui nous met tous les cinq d’accord je crois, c’est Balthazar, excellent groupe belge, au songwriting d’une très grande classe ! L’un des chanteurs a d’ailleurs un autre projet intitulé Warhaus, qui est excellent…

 

« Par-dessus tout, j’ai envie, à mon humble niveau, d’apporter du beau, des émotions, ce que les artistes dont je suis fan font pour moi, en me faisant regarder par la fenêtre. La musique rend la vie meilleure, plus noble ! »

 

« On aime amener une part d’ombre dans les arcs-en-ciel de mélodies que l’on peut écrire » avez-vous dit dans une interview. Vous accordez une grande importance aux textes : qu’est-ce qui vous inspire ?
La musique apparaît en premier chez nous, elle est le point de départ des textes de Kevin, en fonction de ce qu’elle lui évoque. Il aime parler des moments de lâcher prise, de fragilité, d’équilibre. Ce sont souvent des textes tirés de sa propre expérience mais aussi d’autres fais réels, lus ou vus ici et là. Il y est question d’amour, de rancœur parfois, du fait de trouver sa place, en espérant trouver une résonance chez celui qui écoute.

 

Justement, qu’est-ce qui vous rend joyeux aujourd’hui et, à contrario, qu’est-ce qui vous peut vous rendre d’humeur plus sombre ?
La musique, les textes expriment forcément, qu’on le veuille ou non, notre personnalité et ce qui l’a forgée, notre histoire, nos vies, nos traumatismes, nos beaux moments, les choses qui nous sont chères, profondément : il y a des choses sombres et d’autres heureuses qui viennent balayer tout ça. Ma réponse est assez vague mais en tant que compositeur je ne vise pas à décrire ou dénoncer tel ou tel sujet précis, je cherche à dépeindre des impressions, des sentiments, souvent dans le but purement égoïste de faire sortir des choses dont on ne parle pas dans la vie de tous les jours, souvent par pudeur. Par-dessus tout j’ai envie, à mon humble niveau, d’apporter du beau, des émotions, ce que les artistes dont je suis fan font pour moi, en me faisant regarder par la fenêtre. La musique rend la vie meilleure, plus noble !

 

Soutenus par l’Opération Iceberg dont les Eurockéennes font partie, les Trans musicales le 7 décembre prochain : c’est un peu votre année, non ? Vous êtes d’ailleurs un des coups de cœur de Jean-Louis Brossard… Jouer aux Trans, ça représente quoi pour vous ?
Ce festival est culte en France, c’est la référence en matière de découvertes, d’exigence artistique. C’est là que de grands groupes sont passés pour la première fois en France, je pense à Nirvana par exemple, pour quelqu’un qui était ado dans les années 90, ce n’est pas rien ! C’est une très belle opportunité pour nous, une forme de première reconnaissance et d’encouragement. Donc nous sommes fiers d’y être programmés et bien décidés à envoyer tout ce qu’on a !

 

Bigger
https://www.bigger-music.com/
Bigger Autumn tour Teaser :

 

Trans 2018 – Jour 3
 – Vendredi 7 décembre à 15h30 et 20h30 à L’Etage (http://www.leliberte.fr/content/programmation/listing.php?salle=etage)

40èmes rencontres Trans musicales
Rennes (35)
Du 5 au 9 décembre 2018
 – http://www.lestrans.com/

 

( Crédit Photo – JCPOLIEN )

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