Gilles Paris : « J’ai connu la maltraitance à un âge où l’on ne pardonne pas »

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Gilles Paris a publié cinq romans dont « Autobiographie d’une courgette » dont l’adaptation au cinéma en octobre 2016 a reçu, entre autres, deux oscars. Il nous parle de ces dix-neuf nouvelles poétiques et poignantes où il sonde les états d’âme d’adolescents en quête d’amour et de lumière, mais aussi de sa propre enfance, de ses inspirations littéraires et de ses projets.

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Pourquoi des nouvelles ?

Parce que j’en écris depuis l’âge de douze ans. Parce qu’il me semble en avoir toujours finalisé une, entre deux romans, par plaisir, comme une récréation. On dit souvent que la chute d’une nouvelle est importante, mais pas que. C’est trop réducteur. Dans un roman, on a le temps d’installer l’histoire, les lieux, les personnages. Dans une nouvelle, le lecteur doit être happé dès la première phrase, le premier paragraphe. J’aime cette urgence dans la nouvelle. Dans la toute première du recueil, Les pins parasols, je raconte une histoire d’amour impossible qui s’étale sur plus de quarante ans. Un pari presque impossible dans la nouvelle. En fait, on peut tout faire, tout dire, en concentrant le tout, pour mieux séduire et surprendre le lecteur. Et indépendamment du fait que j’en ai écrit pour des journaux, et récemment chez Belfond dans un recueil collectif et consacré aux Vingt-quatre Heures du Mans, j’ai l’impression que chaque chapitre de mes romans sont conçus comme des nouvelles. C’est ma manière de travailler, depuis que j’écris. J’aime en lire, passer d’une nouvelle à l’autre, faire autre chose, y revenir comme un rendez-vous. Tennessee Williams en a écrit de sublimes comme « Le boxeur manchot », Truman Capote n’est pas en reste avec son plus célèbre court roman ou nouvelle « Breakfast at Tiffany’s ».

 

« Même adulte, on ne finit pas de grandir, d’apprendre, il faut savoir rester curieux, un brin naïf « 

 

D’où vous est venu le thème central de ces 19 nouvelles : le mal-être des adolescents ?

Que ce soit le malaise des enfants ou des adolescents, ces périodes de notre vie prédéterminent l’adulte que nous devenons. C’est un peu plus que notre socle ou nos racines. Qu’elles aient été heureuses ou non, qu’on accepte d’en parler ou non, l’enfance et l’adolescence nous sculptent, nous façonnent, nous forment. Un …

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