
Indra Rios-Moore : «J’ai toujours été politiquement active»
Indra Rios-Moore s’engage avec autant de force en politique qu’en musique. Très sensible aux grandes questions humanitaires, la création de ses albums suit les fluctuations de ses espoirs et de ses déceptions quant aux phénomènes sociaux. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis, la grave crise des migrants et les crispations des nations en Europe sont des sujets qui inquiètent et qui inspirent Indra Rios-Moore. Elle s’est confiée longuement à Putsch et nous parle aussi avec passion de musique.
Indra Rios-Moore, durant votre adolescence comment vous êtes vous construite avec la musique? On image que votre père Don Moore y a contribué?
Étonnamment, mon père a eu très peu d’impact sur mon développement musical. Notre situation pourrait prouver que la génétique est aussi forte que l’éducation. Je n’ai pas grandi avec mon père. Je l’ai vu une fois par semaine à partir de l’âge de 5 ans jusqu’à l’âge de 10 ans. J’ai repris contact avec lui quand j’avais 18 ans. Enfant, je ne connaissais rien de sa carrière passée à jouer avec des légendes du jazz. Je ne l’ai su que bien plus tard. J’ai aussi appris que ma grand-mère paternelle était une merveilleuse mezzo-soprano, comme moi. C’est de la génétique pure.
Ma mère a largement contribué à mes influences fondatrices. Elle était une immigrée portoricaine aux États-Unis. Elle était issue d’une famille de musiciens. Son oncle et son père jouaient de la musique traditionnelle portoricaine. Elle aurait pu devenir une grande musicienne si elle en avait eu l’opportunité. Sa collection de disques et son obsession complète pour la musique étaient autant de cadeaux pour moi.
Elle a …