Est-ce que votre passé d’expatrié a nourri votre musique ? Si oui dans quelle mesure ?
Mon passé d’expatrié m’a beaucoup marqué. Je suis né à Sarajevo en Bosnie et j’ai toujours porté l’esprit de cette ville et de ce pays dans ma musique. C’est la plus forte influence. Puis j’ai grandi à Athènes en Grèce. Là-bas, j’ai joué dans des groupes de musique traditionnelle et j’ai appris la musique grecque et byzantine simultanément à la batterie et au jazz, commencés au même temps. Ce deux cultures m’ont beaucoup marqué. Et je me suis toujours inspiré de ces sources dans ma musique.
Comment votre père, guitariste et compositeur, vous-a-t-initié à la musique ?
Ma mère est restée à Sarajevo pendant la guerre et j’ai donc grandi avec mon père, guitariste et compositeur. Sans jamais me donner un seul cours, mon père m’a appris à comprendre la musique, la composition et aimer la musique. Il jouait au piano et il s’amusait avec des styles très différents et des harmonisations variées. Les possibilités l’amusaient beaucoup en réalité. Il a un vrai respect pour les styles différents. il sait jouer et comprendre John Cage, du punk, du jazz ou encore de la musique tsigane. Mon père a vraiment joué tous ces styles. Et j’ai joué avec lui dans des groupes de rock, de musique tsigane mais aussi dans son propre groupe dans lequel il composait.
Quelles furent vos premières influences et votre premier coup de coeur musical ? Qu’est ce qui vous a amené à la batterie?
Mon premier amour musical fut la musique rock : Queen et Dire Straits. Ces groupes m’ont beaucoup impressionné par ce son immense et crucial dans leurs projets musicaux. J’ai commencé la batterie à 13 ans, après avoir entendu un garçon dans l’école jouer la batterie avec un groupe. Et j’ai clairement su tout de suite que ce serait mon instrument, le son m’a enchanté.
Comment vos racines se retrouvent-elles dans vos albums aujourd’hui ? Le Blazin Quarter est-il le résultat de ce parcours personnel ?
Dans les albums du Blazin’ Quartet, vous retrouvez clairement les traces de mon parcours. Ce sont des morceaux inspirés par des livres et des écrivains que j’aime ou par des musiciens qui m’ont inspirés ou des villes et des pays qui m’ont marqué. J’ai toujours insisté sur l’idée que tout peut passer dans ce groupe. Nous avons une liberté stylistique. Cela m’a donné la possibilité d’exprimer musicalement les histoires dans ma vie et d’avoir la liberté d’utiliser des moyens différents comme les effets électroniques, des idées occidentales ou orientales. Finalement, les Balkans sont ce pont entre l’orient et l’occident.
Quel regard portez-vous aujourd’hui sur Sarajevo et plus généralement sur la métamorphose des Balkans ces trente dernières années ?
Les Balkans sont un carrefour des cultures et la région est très riche à cause de ça. Mais elle est aussi troublée à cause de son histoire. Aujourd’hui les Balkans progresse mais la »métamorphose » des dernières trente années était une catastrophe culturelle, économique et morale de laquelle la région fait son mieux d’en sortir.
Pouvez-nous dire quelques mots sur le titre de cet album ?
« La mer, la terre, la pierre, l’oiseau » le titre d’album vient d’un passage dans le livre Zorba le Grec où le héros de l’histoire, est impressionné par Zorba. Les choses les plus banales comme une pierre qui tombe ou la terre sur laquelle les plantes poussent ou la mer ou on se baigne sont pour lui un miracle de la vie.
Si vous deviez le définir en deux mots ?
Esprit vivant
Srdjan Ivanovic- Blazin Quartet : La mer, la pierre, la terre, l’oiseau
(crédit photo – Sacha Vucinic )