Zoe Simpson

Zoé Simpson : « #MeToo permet de mettre en lumière, à la face du monde, un truc qu’on sait toutes depuis longtemps… »

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Zoé Simpson se lance dans une carrière solo après les Valseuses, projet artistique partagé avec Marianne Cadic et Laure Legoff. La femme au centre, partout et dans ses plus belles expressions, tel est le fil rouge de ce premier album solo « Femmes debout ».
Putsch a rencontré Zoé Simpson qui nous parle des femmes, de son amour des mots, des textes et qui réagit sur le hashtag tristement célèbre #metoo. Parole, poésie, mot et féminité sont au programme de ce bel entretien avec Zoé Simpson.

propos recueillis par

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Après les Valseuses, pourquoi avoir fait le choix de la carrière solo, Zoé Simpson ?
Quand notre groupe Les Valseuses s’est arrêté, j’avais toujours autant besoin d’écrire et de chanter. Mais je n’avais pas envie de remonter un groupe, l’aventure avec Laure et Marianne des Valseuses avait été trop belle et trop forte pour que je me projette avec d’autres personnes à ce moment-là. Même si, venant du théâtre, je suis plutôt attachée à l’esprit de troupe, je me sens bien dans la création collective, ça devait être le bon moment pour que je me confronte à mes obsessions, et mes besoins.
J’avais plein de choses à dire. Alors j’ai plongé dans la création en duo, avec Malcolm Crespin, mon compositeur et réalisateur.

En quoi ce nouveau projet est-il une ode aux femmes ?
C’est une très bonne définition de mon projet, merci ! Oui, c’est un projet qui parle des femmes, dans leurs fragilités et dans leurs forces, mais avec poésie, émotion et intimité, porté par la musique et les mélodies. C’est toute cette sensibilité et cette justesse que j’ai cherché à mettre dans mon disque, pour porter des histoires qui me touchent et les partager.

Vos racines sont dans les textes de théâtre. Quelle fut la passerelle entre les mots et le chant plus que la scène théâtrale et une carrière de comédienne ?
J’adore jouer comme comédienne et je pense que j’y reviendrai mais ça s’est fait comme ça, au fil de l’eau. J’ai découvert que le format de l’écriture d’une chanson était celui dans lequel je me sentais le plus à l’aise, où je pouvais exprimer le plus de choses. Ces 3minutes 30 là sont ma porte ouverte sur le monde… Et puis la musique est un vecteur d’émotions dingue. Quand Malcolm met en musique mes textes, il leur donne leur sens charnel, il transcende mes textes. Ca devient physique. Je ne pouvais pas passer à côté de ça en tant qu’interprète ! J’ai trouvé un espace d’expression très puissant…

Comment travaillez-vous avec Malcom Crespin sur les textes ?
Ça dépend des chansons. J’écris les textes et il compose les musiques. Parfois je lui propose un texte qu’il met en musique parfois c’est la musique qui vient en premier, c’est lui qui me propose une mélodie, et j’écris dessus…

Au travers de ces 13 morceaux, la femme est magnifiquement mise à l’honneur. Quelle serait votre définition du féminisme, Zoé Simpson ?
Merci… Pour moi, ce n’est rien d’autre que de l’humanisme. C’est du bon sens. Il est question de mettre le doigt sur un dysfonctionnement présent depuis la nuit des temps, de se battre pour essayer de rééquilibrer les choses. Et je trouve que les femmes ont à nouveau perdu du terrain ces dernières années, ces dernières décennies même. Je n’arrive pas à accepter qu’on régresse encore sur ces questions, alors que les choses progressaient…

Zoe Simpson par Camille Laloux
Zoe Simpson par Camille Laloux

Zoé Simpson pourrait-elle faire une chanson sur le hashtag #MeToo ?
Oh que oui… Avant le #metoo, on hallucinait souvent avec mes copines sur le nombre de filles autour de nous qui nous avaient confié avoir été violées ou agressées sexuellement, enfants, ados, adultes. Franchement, qui n’y était pas passé ? Ce hashtag permet de mettre en lumière, à la face du monde, un truc qu’on sait toutes depuis longtemps…

Le clip «  Novembre sous les cendres » a remporté des prix. Comment a-t-il été imaginé dès le début ?
Il faudrait poser la question à Camille Laloux, la réalisatrice. Elle est toute jeune. Tout est venu d’elle. En la rencontrant, j’ai eu l’impression de rencontrer une personne qui était exactement au même endroit avec ses images que moi avec mes mots. Nous sommes artistiquement connectées. C’est une chance incroyable. Je lui ai laissé carte blanche totale. J’ai découvert le clip la veille de sa diffusion ! Elle m’avait parlée de ce qu’elle voulait faire, de la rotoscopie, du stop motion, redessiner par-dessus les images, elle m’avait montré des essais, mais pour le reste, j’ai laissé faire l’artiste en toute confiance. Depuis nous continuons de travailler ensemble sur mon projet…

Où s’arrête la poésie et où commence le chant chez Zoé Simpson ?
Quand Malcolm pose ses notes et que je me mets debout… Avant ça, c’est de la poésie.

Travaillez-vous déjà sur un nouveau projet ?
J’écris. J’ai plusieurs nouvelles chansons parce que j’ai tout le temps besoin de créer, comme tous les artistes, mais pour l’instant je suis concentrée sur Femmes debout, je dois défendre mon album et le porter au plus grand nombre d’oreilles possible…Je serai le 11 avril au Reservoir, pour présenter mon spectacle, parce que cet album est maintenant un spectacle, un concert-spectacle. Je commence à faire se rencontrer mes deux amours, le théâtre et la chanson… Il fallait bien que ça arrive !

Zoé Simpson
« Femmes debout »
Auto-production

Le site officiel de Zoé Simpson

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