Samuel Doux : « Nous sommes, à travers IKEA, notre propre dictateur intérieur »
Le réalisateur Samuel Doux a fait paraître il y a quelques mois » Désir d’Ikea, le bonheur en pièces détachés » qui a bénéficié d’une promotion très discrète en France. Déprogrammé de plusieurs émissions alors qu’il devait y présenter son livre à charge sur le groupe Ikea, PUTSCH reçoit Samuel Doux pour en savoir plus sur les tréfonds de cet ouvrage et laisser la parole à son auteur. Ikea, un sujet tabou en France ?
Samuel Doux, comment vous est venue l’idée d’écrire “désir d’Ikea” ?
Je crois que tout commence par un sentiment simple, partagé par de nombreuses personnes. Ce sentiment paradoxal qui nous prend lorsque l’on va chez IKEA, tiraillé entre le bonheur et culpabilité. Je suis parti de cette piste pour dérouler ma réflexion, ce sentiment que j’avais en entrant dans ce magasin ne venait pas de n’importe où. Après quelques recherches, j’ai appris qu’Ingvar Kamprad (décédé en janvier 2018), qui a créé IKEA en 1943, appartenait au parti NAZI suédois et qu’il a été fiché par les services secrets…
Ce livre est un essai documenté, mais aussi une dystopie mêlée de fiction.
Je suis victime car j’ai le goût et le désir d’IKEA comme tout le monde. Je ne suis pas un donneur de leçon. Je reconnais la beauté d’IKEA et son aspect pratique, j’en ai d’ailleurs chez moi. Ce livre est effectivement une fiction, une mise en scène d’un personnage qui est un peu moi, qui va à IKEA et qui vit ce que tout le monde vit là bas. On retrouve ce “moi” fictif en train de monter un meuble, de se perdre dans les allées gigantesques d’un …