Le Robert : le meilleur ouvrage de la rentrée déjà hors-Goncourt

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Par Marc Emile Baronheid – Le meilleur ouvrage de la rentrée est déjà hors-Goncourt. Dense, solide, serein, actif, précieux, ce fringant quinquagénaire s’active sans désemparer au désencerclement d’une langue française que les puristes voudraient préserver des contaminations de toute nature, quitte à lui imposer un by-pass.

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50e anniversaire oblige, le Petit Robert est coloré et paré d’habits neufs avec 22 tableaux originaux de Fabienne Verdier, assortis d’un cahier de 8 pages sur l’échange artistique et littéraire entre l’artiste et Alain Rey, pape incontesté de la lexicographie et par ailleurs auteur d’une préface sur l’histoire du Petit Robert et l’édition anniversaire. L’accueil de nombreux mots et sens nouveaux, de nouvelles expressions, locutions et citations littéraires implique un élagage des vocables peu ou guère usités, au grand dam d’un Bernard Pivot, ennemi déclaré de l’eugénisme lexicographique.
L’anglais demeure l’ennemi public numéro un, avec lequel il est désormais inévitable de composer, ne serait-ce qu’en raison de la paresse des médias. Si vous évoquez votre dilection pour les émissions télévisées diffusées « pendant les heures de grande écoute », on vous opposera la dictature du prime time. Et sachez une fois pour toutes que si vous remplacez playlist par sélection, vous passerez pour un plouc.
L’apport important du Canada en matière de francophonie et français régional n’est pas le fruit du hasard. Pour lever son bouclier, il faut se savoir menacé d’étouffement par un voisin expansionniste.
Chaque année, le Petit Robert s’enrichit de mots nouveaux, ainsi que d’expressions, sans oublier les sens, nuances, exemples et citations qui s’ajoutent aux définitions déjà traitées. Gazer inclut désormais le sort réservé aux manifestants. Le nouveau Mowgli naîtra peut-être dans la jungle de Calais, lieu riche en biodéchets, dont seule une presbyacousie profonde vous éviterait de connaître l’existence. A quelque chose malheur est bon : pareil affaiblissement préserve des boîtes à meuh. Si votre voisin est un académicien chenu, qui s’oppose à toute tentative de déradicaliser la langue de Voltaire, donnez-lui à choisir entre un coup de tonfa ou une gorgée de rooibos. Au quinzième spritz, il vous likera à donf.
Vous n’avez pas tout compris ? C’est la preuve que le nouveau Petit Robert s’impose, d’autant que ce joli magot ne vous coûtera pas une blinde.
Les domaines envisagés : politique, société – environnement – francophonie et français régional – mode – langage familier et locutions – sport – gastronomie – médecine, science et technique – culture, médias – informatique, multimédias.

« Le Petit Robert de la langue française », édition des 50 ans, éditions Le Robert. 64,5 euros

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