Montpellier : le Swing fait fureur en ville

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Par Nicolas Vidal – A Montpellier, le Swing est en pleine effervescence. Une myriade de groupes et de formations musicales se produisent ça et là dans des bars et de petites scènes. Une sorte de scène underground qui gagne petit à petit ses galons.

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Pour fédérer et faire vivre cette ébullition, un petit groupe de montpelliérains a décidé de lancer une association en 2007, devenu depuis peu Agami Production pour « structurer le secteur musical de Montpellier » et parce qu’ils adorent par dessous tout le swing. Focus sur une initiative qui pourrait connaître un joli succès malgré une industrie musicale guidée majoritairement dans la production mainstream.

Comment vous est venue l’idée de créer Agami Production ? Et d’où vient ce nom ?
Pour comprendre d’où vient Agami Productions, il faut revenir un peu en arrière. Tout a commencé en 2007, avec la création de l’Association le Café du Comptoir, destinée à accompagner le développement du groupe Le Comptoir des Fous (chanson swing), et peu de temps après, de sa version acoustique, La Fanfare du Comptoir (Swing New Orleans). Dès le départ, la couleur swing était là, inscrite en quelque sorte dans le patrimoine génétique de l’asso.
En dix ans, l’association s’est pas mal développée. Elle a produit beaucoup de concerts, des soirées (soirées swing notamment), et aussi contribué à la mise en place du Collectif La Marmite, fédérateur de projets indépendants autour des musiques actuelles de 2011 à 2014. Au fil des années, l’association s’est de plus en plus professionnalisée et a voulu se lancer dans un projet plus ambitieux combinant le développement artistique et la diffusion des groupes, la production de concerts et de soirées, et même, à terme, la création d’un label phonographique, tout ça autour des musiques swing. Pour mener à bien tous ces projets, il était indispensable de grossir les rangs de l’équipe. L’association a donc embauché Léa, fraichement diplômée d’un Master en management des activités culturelles pour monter le projet avec Boris Combes et moi-même pour s’occuper plus particulièrement du pôle diffusion par la suite. Alors, pourquoi Agami… Choisir un nom pour un projet est une véritable galère ! Après plusieurs réunions brainstorming, on est tombé sur ce nom qui a fait tilt. Agami, c’est court, ça sonne bien, c’est facilement mémorisable, mais surtout, c’est le nom d’un oiseau d’Amazonie, aussi appelé « Agami trompette » en raison du cri du mâle en période de reproduction, qui ressemble beaucoup au son de la trompette. Quand en plus, on a découvert que c’était un animal au comportement nocturne et très sociable, on s’est dit qu’on tenait quelque chose…

Pourquoi avez-vous choisi de promouvoir le Swing ? Etait-ce une volonté de répondre à une attente du public ou souhaitiez-vous avant tout promouvoir le genre ?


En fait, un peu des deux. L’envie de se spécialiser dans le swing vient d’abord d’un goût très prononcé pour cette musique bien-sûr. Le swing, c’est une musique populaire, joyeuse, festive et dansante qui correspond très bien à l’état d’esprit des membres de l’asso. Ça c’est le point de départ indispensable. Ensuite, il y a le contexte. A Montpellier, la scène swing est particulièrement foisonnante. Il y a une bonne trentaine de groupe à Montpellier. Pour une ville comme Montpellier, c’est assez énorme ! Et bien-sûr, il y a ce grand revival des danses swing, Lindy hop et Charleston en tête, très présente ici, mais aussi dans plein d’autres villes. Rien qu’à Montpellier, il y a 3 ou 4 écoles de danses spécialisées dans le swing, des festivals internationaux de danses, et il ne se passe pas un week-end sans qu’il y ait un groupe swing en concert ou un bal swing organisé quelque part. Et puis, il y a l’Electro-swing, qu’on aime beaucoup et qu’on va également intégrer au projet ! Tout ça conjugué au fort besoin de structuration du secteur musical, et voilà notre projet mis sur les rails.

Combien de groupes sont sous la bannière d’Agami production ?


Pour l’instant, il y a six groupes dans le catalogue d’Agami Productions, les deux initialement soutenus par l’association (Le Comptoir des Fous et la Fanfare du Comptoir) et quatre nouveaux groupes : Lady Scott Swing Trio, The Sweet Peppers, White Chocolate Drops, et Drom Blanchard Trio. Il y a déjà une belle diversité dans ces six premiers groupes (swing New Orleans, Dixieland, chanson swing festive, swing manouche, swing traditionnel…). Mais on ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! Nous sommes actuellement en discussion avec plusieurs autres groupes montpelliérains, dont trois qui pourraient rejoindre Agami Productions dès la rentrée de septembre 2017.

Comment les sélectionnez-vous ?


Dans un souci de cohérence artistique et territoriale, on a choisi de soutenir dans un premier temps des groupes de musique issus de la scène swing de Montpellier. C’est un premier critère de sélection, pour l’instant en tout cas. Ensuite, c’est une question de feeling, de rencontres avec les musiciens des groupes, de réseau bien-sûr. Il faut que le groupe nous plaise artistiquement, mais aussi que le projet convienne aux groupes, qu’ils s’y retrouvent.

Si vous deviez définir le swing, que diriez-vous ?


Très bonne question. En fait, le swing peut désigner plusieurs choses. Au sens restreint, pour faire court, c’est un courant du jazz qui va grosso modo des années 30 à 40, et qui succède au jazz New Orleans ou Dixieland. C’est un style qui a ses propres règles techniques et particularités rythmiques et qui est représenté par les grands orchestres de jazz de Benny Goodman, Duke Ellington, Count Basie ou Lionel Hampton, pour ne citer que les plus connus.
Le swing, c’est aussi un style de danse, mais d’une manière plus générale, le swing désigne un balancement, une manière d’être propre au jazz. Notre vision du swing est assez large et se rapproche plutôt de cette troisième tendance. C’est un état d’esprit, une vision populaire de la fête, un sentiment de liberté qui allie danse et musique, le tout dans la bonne humeur et la joie de vivre. C’est pour ça qu’on retrouve aussi bien du swing traditionnel, de la chanson swing festive, du jazz manouche ou encore du dixieland dans Agami Productions et qu’on n’hésitera pas à intégrer des groupes qui jouent avec le mélange des genre, que ce soit le World Jazz, ou l’Eléctro Swing!

Pour finir quels sont les prochains événements prévus ?
Nous travaillons actuellement sur le premier gros événement Agami, qui sera l’inauguration proprement dite d’Agami Productions, à la rentrée 2017. Nous avons lancé le projet en mai dernier, mais nous voulions marquer le coup en organisant une belle fête swing destinée autant au public amateur de swing qu’aux professionnels et à la presse. Nous sommes en train de caler la date, le lieu et la programmation, mais on peut déjà vous dire que ce sera un test grandeur nature du concept de soirée que nous voulons lancer : les Soirées « B.SWING ». Ce concept sera déclinable en fonction des lieux et des envies. Soirées cabaret swing feutré, bal swing populaire et dansant, soirée électro-swing déjantée, les idées ne manquent pas. On a envie de faire de jolies soirées et de s’amuser en écoutant de la bonne musique, et en favorisant le vivre-ensemble, tout un programme !

Autre gros chantier qu’on va démarrer d’ici peu, la mise en place du Label Agami, qui sera spécialisé dans l’édition de musique swing live, enregistrée pendant nos soirées. Selon les envies, on pourra sortir des formats courts, des EP ou des formats plus classiques, en version numérique ou physique, et on verrait bien certains de nos artistes en vinyles aussi. Là encore, les pistes de développement ne manquent pas.
Enfin, comme le swing est une musique qui n’a pas de frontières, on va commencer à plancher sur la traduction en anglais de notre site internet www.agamiproductions.com pour préparer la diffusion des groupes Agami sur les scènes internationales. En attendant, on peut trouver toutes nos infos en français sur notre site internet et sur les réseaux sociaux habituels !

Agami Production
www.agamiproductions.com

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