Linkin Park : « One More Light », un virage pop électro apaisé
Par Jean-Christophe Mary – Porté par la déferlante Limp Bizkit, Deftones, Korn System Of A Down, le milieu des années 90 aura vu triomphé le rock metal.
Mais au milieu des 90’s, l’arrivée de Linkin Park sur la planète rock ouvre la voie d’un metal novateur : leur son particulièrement nouveau mélange metal, musique électronique et voix hip-hop, y associant bon nombre de samples, scratch et effets spéciaux. Résultat réussi par ces millions d’albums écoulés à travers le monde et ces arènes aux foules immenses partout sold out.
Un quart de siècle plus tard, qu’en est-il du nouveau Linkin Park ?
Sans être déroutant, les californiens opèrent un virage pop électro différent de ce qu’ils ont pu produire jusqu’ici à travers un renouvellement des mélodies, avec cette recherche à faire évoluer le son, les harmonies, les arrangements, bref pour faire sonner la musique différemment.
On les sent plus préoccupés par la création d’une toile sonore à l’esthétique soignée dans la lignée des concepts albums que par la course effrénée au tube. Hormis le catchy « Good goodbye » ou l’émouvante « One More Light » vous ne trouverez aucun refrain à reprendre sous la douche.
Par contre, vous tomberez sous le charme d’une superbe cathédrale sonore aux ambiances pop et électro. Le sextet californien incarne toujours ce lyrisme avec ces voix haut perchées, ces moments d’accalmies avant les montées d’adrénaline. Si on perd quelque fois ces phrasés hip hop, ces cris adossés à des riffs rugueux de guitarequi étaient leur marque de fabrique, on découvre des compositions pop apaisées, marquées par des textes sombres où rode la mort.
Ici le style dramatique et emphatique fonctionne à plein, entre aérations musicales et toile pop. L’amateur de neo metal y trouvera aussi son compte avec ces belles mélodies aussi comme l’émouvant « Halfway right », « Sharp edges » les envoûtants « Nobody can save me ». Côté rythmiques, l’énergie est présente sur « Talking to myself ». Sans être révolutionnaire, ce « One More Light « marque le point d’un nouveau départ. A suivre donc.
A noter que le 9 juin, le poids lourd du rock US reviendra affirmer son neo-métal au Download Festival Paris au cours d’un set musclé qui devrait alterner entre déflagrations metal rock et ballades pop mélodieuses.
Linkin Park « One More Light »
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