Bryan Ferry : l’avonmore de l’alchimiste sonore
Par Jean-Christophe Mary – Le 23 juin prochain, Bryan Ferry, le dandy, sera sur les planches de l’Olympia. L’occasion de revenir sur son excellent dernier album sorti chez BMG. Dès les années 70 et 80, l’élégant crooner Brian Ferry s’est affirmé au sein de Roxy Music comme l’un des auteurs compositeurs les plus raffinés de la pop britannique.
Quarante plus tard, le timbre chaud et haut perché est toujours là au service d’une pop mélancolique et cuivrée qui fit son succès avec Roxy Music (Avalon en 1982) puis en solo (Boys And Girls, 1985 et Bête noire, 1987).
Brian Ferry : une solide réputation de coroner chic autant que rétro
Des débuts glam rock au sein de Roxy Music dans les 70’s et 80’s à sa carrière solo Bryan Ferry a baigné dans tant de courants musicaux underground (du glam rock au cabaret rock en passant par la musique progressive, la soul et le funk ) qu’il s’est forgé une personnalité de crooner chic et rétro à part, si forte, qu’il est devenu impossible de le classer quelque part.
Dans ce nouvel album, on retrouve les ambiances pop soul qui firent le succès « Avalon » avec Roxy Music (1982) et qu’il poursuivra lors de sa carrière solo avec « Boys And Girls » (1985) puis « Bête noire » (en 1987).
Les nouvelles chansons d’Avonmore optent pour des structures musicales qui débordent largement l’univers soul funk disco pop. À 71 ans, le dandy continue de produire une musique aux sonorités chic et classieuses, en dehors du temps et des modes. Voilà des titres qui enchantent les règles de la composition, repoussent encore un peu plus les limites d’une pop bien dans son époque. D’entrée « Loop De Li » s’affiche comme un tube en puissance avec cette tournure basse batterie implacable que l’on retrouve plus loin sur « Avonmore » lui aussi doté d’une rythmique disco rock comme on ne les entend que dans les night club. « Driving Me Wild » développe une rythmique entêtante d’un autre genre avec une belle évolution sur le pont musical avec ce piano qui donne ce côté romantique en fond sonore, et cette montée vrombissante des guitares sur le final. « A Special Kind of Guy » morceau envoûtant à souhait qui aurait pu figurer sur « Flesh & Blood » ou « Avalon » est chargé d’écho dans la voix, de violons et de pianos synthé qui met en exergue sa marque de fabrique.
Sur le dansant et funk « One Night Stand » la basse et la batterie s’en donnent à cœur joie. A noter, également cette version décalée du Johnny and Mary de Robert Palmer, en version ballade mid tempo, où la voix caresse littéralement les mots. Tout au long de l’album, Bryan Ferry nous offre une plongée dans les eaux calmes d’une pop séduisante et raffinée. Les notes glissent et s’enfoncent vers les territoires d’une longue rêverie avec une certaine saveur rétro romantique et dérapent vite en improvisations folles des guitares pour finir en feu d’artifice sonore.
Bryan Ferry fait partie de ces alchimistes sonores qui vous ensorcellent, vous emmènent toujours plus loin, vers des contrées musicales aux paysages fantasmagoriques où l’imaginaire de chacun peut vagabonder au gré de ses humeurs et de son rythme. Une musique puissante et vibrante ouverte sur le monde. Du grand art. À l’idée de ces retrouvailles à l’Olympia, on trépigne d’impatience.
BRYAN FERRY, Avonmore
Label BMG
En concert le 23 Juin 2017 à L’Olympia.
28, boulevard des Capucines, 9e. A 20 heures.
A lire aussi dans notre sélection d’album :
Act Music : l’ADN du prestigieux label allemand dans un album
Jean-Philippe Scali : Low Down ou la recherche de couleurs
Foreigner «40» : le groupe culte célèbre ses 40 ans de carrière
Deep Purple : le retour en grande pompe de la formation culte du hard rock