Collaboration : la fascination du mal
Par Pascal Baronheid – L’actualité montre à quel point la nuance peut être subtile entre politique et malversation.
Dans les années quarante, la ligne de démarcation n’était pas moins poreuse, pour passer du prétendu patriotisme à l’infamie de la collaboration. Un ouvrage trace le portrait de 80 Français – fonctionnaires hauts ou modestes, militaires, responsables politiques ou économiques, artistes, écrivains, journalistes et voyous – qui ont adhéré, à divers degrés de bassesse, au discours prononcé par le maréchal Pétain, après la sinistre poignée de mains de Montoire. « Une collaboration a été envisagée entre nos deux pays. J’en ai accepté le principe/…/ Cette collaboration doit être sincère ». Les Bousquet, Doriot, Brasillach, Céline, Rebatet et autres André Francis dit « Gueule-Tordue », incarnent à des degrés divers le fourvoiement intellectuel, la fascination du mal, le plaisir abject du basculement. Avec une bibliographie et ce qu’il est dérangeant d’appeler ici un index des noms propres.
« Ces Français qui ont collaboré avec le IIIe Reich », Jean-Paul Lefebvre-Filleau, préface de Gilles Perrault, éditions du Rocher, 22 €
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