Maëva Nicolas : l’anti-mainstream et la génération Bataclan
Par Nicolas Vidal – Une nouvelle génération serait-elle en train de prendre la musique d’assaut et de revendiquer son droit à refuser la FM et les tubes des chaînes musicales ? Tout porte à le croire lorsqu’on sort d’un entretien avec Maëva Nicolas, co-fondatrice de Little Lions Magazine du haut de ses 21 ans et de ses longs cheveux bruns.
Ce nouveau magazine lancé dans un premier temps sous forme associative tient a défricher et à mettre en valeur des artistes et des labels indépendants. « Moi ce qui m’attire, c’est la musique Punk, Rock voir très Noise.» La jeune Maëva est passée par la Nouvelle Star plus jeune, à l’aube de ses 17 ans, et elle en garde un très mauvais souvenir. Elle y reviendra plus tard. Retour à la ligne editoriale de Little Lions qui s’affirme dès ses débuts avec la volonté de « décortiquer les morceaux tout entier en les rendant accessibles». «Nous nous adressons a un lectorat entre 18 et 30 ans» poursuit-elle.
Maëva Nicolas bouillonne lorsqu’elle évoque la scène musicale en France, «il y a une rage d’une jeunesse ultra motivée de la scène indépendante. C’est ce que j’appelle la génération Bataclan, cette génération qui aime la bonne musique et qui se bouge pour la faire vivre. Et le web permet de démocratiser la musique». Elle termine son argumentation avec une énumération de groupes qu’elle soutient et dont elle parle sur Little Lions avec passion parce qu’elle les « adore».
Maëva Nicolas a grandi dans une famille de musiciens. Elle dit ne pas avoir été conditionnée en bénéficiant très jeune d’une culture musicale très élargie. Elle se rappelle pour nous de son père qui lui demandait de monter sur scène avec lui et de chanter car il pensait que c’était le véritable test pour situer sa voix.
« En fait chez Little Lions, nous sommes de jeunes passionnés qui parlons de musique. Pour ma part, la musique est une addiction et je nourris une sorte de dégoût pour ce qui passe sur les ondes et a la télévision.». Implacable. Très clairement , Little Lions a le parti pris de combattre le Mainstream «imposé par les majors et les radios».
La jeune co-rédactrice en chef en met plein les yeux tant sa fougue et sa rage se confondent à sa passion qu’elle défend avec obstination et avec une certaine élégance juvénile. Elle revient sur son expérience à la Nouvelle Star, sur les contraintes, les règles du jeu des coulisses ainsi que le traitement infligé aux jeunes artistes, plébiscités par le public.
Maëva Nicolas impose son style et défend avec véhémence ses idées et il y a fort à parier que Little Lions pourrait grandir de façon importante au fil des mois agrégeant autour de ses idées une jeunesse insoumise, musicale, rock and roll et enragée. Lorsque Maëva Nicolas annonce l’émergence d’une génération Bataclan, on a du mal à ne pas penser qu’il y a quelque chose de vrai et de beau dans cette fougue candide, musicale et culturelle.
Little Lions
(Crédit photo : Maëva Nicolas – DR )
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