
Augustin Trapenard : le militant hyperactif du divertissement culturel
Par Nicolas Vidal – Augustin Trapenard, obsédé par sa passion des livres, n’arrête plus d’occuper les écrans et les ondes radio en brandissant l’étendard de la littérature. Le jeune quadra, très en verve dans l’écosystème médiatique, revient pour nous sur son amour de la radio, sa boulimie de lecture et sa détermination à faire partager ses lectures, ses invité(e)s et ses coups de coeur littéraires. Cette année, il reprend l’émission Le Cercle et lance 21 Cm sur Canal Plus tout en gardant son siège sur le Plateau du Grand Journal. Revue d’effectif littéraire avec Augustin Trapenard.
Augustin Trapenard, comment passe-t-on de normalien et d’agrégé d’anglais à critique littéraire dans la presse ? Quel a été ce cheminement ?
Le point commun, c’est la littérature dont j’ai toujours su qu’elle allait m’accompagner, d’une façon ou d’une autre, toute ma vie. L’enseignement et le journalisme littéraire ont en commun le rôle de passeur, et je vois une continuité dans ce parcours, qui pourrait bien se poursuivre par le métier de libraire, un jour… Il se trouve qu’au cours de mon cursus, fraîchement agrégé, je me suis retrouvé à l’Université de Berkeley, en Californie, dans le cadre de mon doctorat. Là-bas, je me suis rendu compte que les perspectives de recherche et d’enseignement étaient bien plus ouvertes que celles qu’on me proposait en France. L’ouverture, la curiosité, le questionnement constant ont toujours été mes maîtres mots – et je craignais que le système français les bride un peu. En rentrant à Paris, j’ai enseigné quelques temps à des élèves de l’Ecole Normale Supérieure, où j’avais été élève, qui se destinaient quelque part à être ce que j’étais. Cela m’a beaucoup effrayé. Je me réjouis tous les jours d’avoir changé de voie pour m’adresser au plus grand nombre !
Augustin Trapenard et la Radio
Il semble que votre passion pour la radio semble profonde et illimitée. Qu’est ce qui fait l’originalité de ce média selon vous ?
C’est une question d’autant plus intéressante que j’ai travaillé dans tous les types de médias, et que je n’ai cessé de m’intéresser à la singularité de chacun. En presse écrite, le journaliste littéraire prend le risque de se regarder écrire et d’entrer en tension avec l’objet qu’il est censé critiquer: cela donne parfois des morceaux de bravoure qui vont jusqu’au pastiche. La télévision quant à elle est phagocytée par l’image (après tout, c’est l’essence de ce média), qui a tendance …