Biennale de la danse de Lyon : danser pour la diversité

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Par Ludivine Augé – Du 14 au 30 septembre 2016, la 17e Biennale de la danse prend place en terre lyonnaise. Sa directrice artistique, Dominique Hervieu, tente cette année de mettre l’accent sur la rencontre et l’union de la danse savante et de la danse populaire. Tour à tour, amies et ennemies, ces deux types de danses sont aujourd’hui unies et complémentaires dans la création contemporaine.

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Plus que jamais, la Biennale a pour mission, grâce à ce langage universel qu’est la danse, de créer une scène ouverte où peuvent s’exprimer des styles et cultures différentes afin de tendre vers une compréhension mutuelle selon les organisateurs. Cette année est placée donc sous le signe de la régénération de la danse grâce à des formes plus populaires auparavant exclues mais aussi sous le signe de la fraternité, de la tolérance et de la diversité. C’est du moins l’un des objectifs de la Biennale.

Ces 17 jours de festivités accueilleront 37 spectacles, des conférences, des débats ou encore des ateliers de danse pour tous les âges. La Biennale s’exporte aussi en région comme à Albertville, Annemasse, Clermont-Ferrand ou Saint-Étienne ainsi qu’en métropole lyonnaise dans les communes de Caluire-et-Cuire, Givors ou Villeurbanne.

La Biennale tentera de montrer que la danse doit s’engager de cette manière à vaincre les conséquences du communautarisme et du repli identitaire afin de s’ouvrir vers un monde pluriel et uni. 43 compagnies (dont 18 compagnies étrangères et 25 françaises) vont oeuvrer dans ce but. Un total de 12 pays seront ainsi représentés, de l’Allemagne jusqu’au Japon, en passant par la Grèce, l’Italie ou encore l’Israël.

Biennale de la danse : une programmation sous le signe du renouveau et de l’engagement

Ainsi, les chorégraphes participant utiliseront la danse pour parler de la politique, de la société ou encore de l’intime et de la sensualité.
Christian Rizzo livrera au public, son spectacle Le syndrome de Ian, largement inspiré des danses visibles dans les clubs. Cecilia Bengolea et François Chaignaud unissent les chants polyphoniques médiévaux de Géorgie et la contre-culture jamaïcaine dans Le toboggan.
Le chorégraphe américain Jonah Bokaer, quant à lui, proposera son nouveau spectacle, Rules of the game, accompagné d’une musique inédite de Pharrell Williams et du travail de l’artiste plasticien Daniel Arsham.
Franito, un concentré d’humour et d’autodérision est un spectacle flamboyant qui met en scène les talents de mime de Patrice Thibaud et ceux de danseur de Fran Espinosa.
Roy Assaf, chorégraphe désormais connu et reconnu sur la scène internationale, a pris le partie de faire un spectacle où l’humain est mis au centre des préoccupations, avec Six ans après & La colline.
Are friends electric ? de Yuval Pick met ici en scène 4 hommes et 2 femmes dans une chorégraphie dominé par la sensualité et la torsion des corps.
Olivia Grandville, dans sa nouvelle pièce Combat de Carnaval et Carême, nous transmet son interprétation du tableau de Bruegel l’Ancien du même nom, remplie de cris, de sauts, 10 danseurs qui courent, qui tournent et se jettent sur le sol. Elle espère ainsi nous prouver à quel point ce tableau « fait écho à des questions d’actualité, de morale, de religion ».
Catherine Gaudet, déjà venu à Lyon avec son duo Je suis un autre, présente cette fois, Au sein des plus raides vertus, un combat entre les pulsions et les conventions sociales.
Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta et la chanteuse Olivia Ruiz s’unissent à travers leur discipline respective, la danse et le chant, dans Volver, un spectacle biographique autour de la carrière de la chanteuse.
Yan Duyvendak, avec Sound of Music, parlera de politique sous forme de comédie musicale. Il décrypte ainsi tous les problèmes qu’il perçoit dans notre société, sur les plans politique, financier, sociaux.

Des journées-débats sont aussi organisées dont l’une se déroulera 19 septembre à l’université catholique de Lyon et aura pour fil conducteur la question suivante : « Quels nouveaux liens inventer entre les artistes et la population pour que la culture permette de faire société? ».

Du 13 septembre au 5 mars 2017, le musée des Confluences accueillera l’exposition Corps rebelles, co-produite avec le musée de la civilisation à Québec. Celle-ci retracera 100 ans d’histoire de la danse au XXème siècle en montrant notamment des extraits d’oeuvres chorégraphiques qui ont marqués l’histoire de la danse à cette période, tel que le Sacre du printemps de Vaslay Nijinski, chef-d’oeuvre intemporel qui fera l’objet d’un hommage au cours de toute une journée, le samedi 17 septembre.
Cette exposition s’ouvrira sur la présentation d’un extrait du spectacle Messe pour le temps présent, créé en 1967 par Maurice Béjart et Pierre Henry et qui avait fait grand bruit au Festival d’Avignon lors de sa première représentation. Il est aujourd’hui revisité par Hervé Robbe, sur un remix de 2015 dans Grand Remix, à l’occasion du concours des étudiants de l’école supérieure de danse contemporaine d’Angers.

Enfin, la clôture de cette Biennale sera marquée par le Défilé qui marque, sous le titre Ensemble !, sa 11e édition avec ses 5000 participants. Pour y assister, rendez-vous au stade de Gerland à 16h, le dimanche 18 septembre. Le point final du festival sera mis par la création de Yohan Bourgeois, place Bellecour. Ce Défilé marque véritablement l' »enjeu politique de la Biennale », souhaitant en effet « faire corps avec la société, dans toute sa mixité ». De même, et cela pour la première fois, l’Orchestre national de Lyon défilera aux côtés des amateurs.

Pendant toute la durée de la Biennale, le Café Danse s’installera au 3 rue Grôlée, près du métro Cordeliers afin d’accueillir les visiteurs et artistes, proposant une restauration à base de produits frais et une carte renouvelée tous les jours.

Infos pratiques et programme complet sur le site officiel : www.biennaledeladanse.com

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