The Hot Sardines : Miz Elizabeth réinvente le jazz à New York
Par Nicolas Vidal – Impossible de passer à côté de The Hot Sardines quand on apprécie le swing, la musique qui entraîne et le rythme endiablé un brin rétro. Le jeune groupe new-yorkais cartonne sur un jazz des des années 1920 remis au goût du jour du siècle qui a commencé.
La chanteuse française du groupe Miz Elizabeth a répondu à nos questions depuis New-York où le groupe enchaîne les dates et les concerts. Addictives The Hot Sardines !
Pouvez-vous nous dire en quelques mots comment est né The Hot Sardines ?
Tout simplement via les petites annonces sur internet. Une annonce pour un jam où l’on joue du vieux jazz, et c’est là que j’ai rencontré Evan Palazzo, au piano. Ni l’un ni l’autre nous n’étions musicien professionnel, mais nous avions tous les deux appris à jouer de la musique chez nous, plus ou moins en secret. Nous voulions juste trouver un ou deux autres musiciens pour jouer, comme ça, pour le plaisir.
Pourquoi cette volonté de jouer un jazz qui swingue ?
C’est la musique avec laquelle j’ai grandi. J’ai toujours été un peu décalée au niveau de mes goûts musicaux. J’écoute un peu de tout, mais dans le jazz des années 20, 30, 40 : Duke Ellington, Louis Armstrong, Billie Holliday ou Django Reinhardt. Il y a un côté quasi-spirituel pour moi.
Etait-ce une volonté de se réapproprier des morceaux de jazz et les diffuser au plus grand nombre grâce à votre patte musicale ? Est-ce une façon de le moderniser ?
Je pense que chacun modernise quand il reprend un morceau, même si c’est pour le jouer à l’ancienne. La seule volonté de vouloir s’attaquer à un morceau, si on le reprend en 2016, on est forcément influencé, quelque part, par tous les styles qui ont existés entre le début du siècle dernier et maintenant.
Où The Hot Sardines puisent-elles leurs influences musicales ? On a plusieurs fois lu le nom de Fats Waller. Est-ce le cas ?
Fats, c’est l’incontournable ! Pour la musique bien sûr, mais aussi l’ambiance qu’il y apporte. Mais aussi Ray Charles, les sœurs Boswell, Louis Armstrong, Billie Holliday, Sinatra le maître, même James Brown.
Le clip de Bei Mir Bist Du Schoen est formidable. Comment avoir appréhendé la reprise de ce morceaux des Andrew Sisters ?
Ce morceau a été repris des douzaines de fois depuis 1937, quand les Andrews Sisters l’ont enregistré. Souvent ces versions sont très douces et légères. Pour notre part, nous avons voulu en faire un morceau au rythme palpitant comme un raz-de-marée de cuivres au feeling euphorique.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le titre « Wake Up In Paris » écrit par vois soins ? Est-ce une déclaration d’amour à Paris ?
Absolument. J’ai grandi en partie entre Paris et les Yvelines, et même si j’habite New York pour l’instant, la France en général et Paris en particulier me manquent beaucoup. La mélodie de ce morceau m’est venu un jour lorsque je rentrais chez moi à Brooklyn en métro, et je n’avais qu’une envie, c’était que lors du prochain arrêt, je me retrouve à Paris sans avoir à prendre l’avion!
Vous avez avec Evan deux trajectoires très différentes et la fois singulières . Depuis ce Jam dans une salle de Midtown, quel est le chemin parcouru pour vous deux ?
On n’avait jamais prévu de former un groupe, et surtout pas d’enregistrer avec un label ou de tourner dans le monde avec un album.
Si vous deviez définir le Jazz que vous proposez, que diriez-vous tant il aborde plusieurs facettes musicales ?
C’est un peu comme d’essayer de définir un demi-siècle de genres musicaux, car c’est vrai que nous proposons un peu de tout — un peu de Piaf, un peu de Django, un brin d’Ella Fitzgerald. Voilà une idée de définition : une machine à remonter le temps, mais sans jamais oublier qu’on est quand même en 2016.
Comment vivez-vous cette reconnaissance musicale dans un genre où il est parfois difficile de s’imposer ?
On a une chance énorme de pouvoir vivre une histoire pareille. Ce genre de chose n’est pas éternel, donc on essaie d’en profiter, de créer au maximum et de suivre toutes nos envies musicales.
Avez-vous déjà commencé à préparé un nouvel album ?
Officiellement non, puisqu’on commence juste à tourner avec l’album sorti en juin. Cela dit, il y a toujours deux ou trois idées qui rôdent autour de la tête… L’inspiration sonne quand elle veut.
The Hot Sardines
Nouvel album : French Fries & Champagne ( 2016)
www.hotsardines.com
( Crédit Photo D.R )
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