La police des moeurs : une analyse sans concession de Jean-Marc Berlière
Par Marcc-Emile Baronheid Au début du XXe siècle, le journalisme d’investigation ou de moralisation n’hésitait pas à tailler des croupières à la police des mœurs, dont il étalait au grand jour les dérives commises en raison du pouvoir discrétionnaire des agents sur les filles de louage.
Autres temps, autres mœurs ? Rien n’est moins sûr. Au terme de son histoire de la lutte contre la prostitution, Jean-Marc Berlière – spécialiste des questions de police aux XIXe et XXe siècles – note « les impératifs de cette lutte […] expliquent que dans ce domaine la pratique policière se soit maintenue dans la tradition de l’époque du réglementarisme et que les mêmes excès, les mêmes tares, les mêmes travers […] perdurent de nos jours pour tout ce qui touche la police dans ses rapports avec la prostitution et le proxénétisme. ». On connaît les récentes dispositions du maccarthysme français à l’ encontre des gourmands de la chair ; elles illustrent à merveille cette réflexion d’Arletty : la meilleure crème de beauté, c’est la bonne conscience.
La police des moeurs
Jean-Marc Berlière
Perrin Tempus
8,50 euros
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