Snarky Puppy : Une expérience unique à chaque concert

par
Partagez l'article !

Snarky Puppy est un collectif de musiciens originaires de Dallas et de New York. Leur musique est un mélange novateur de jazz, de funk, de world music et de hip-hop. Créé en 2004 à Denton au Texas, le collectif se compose de 25 musiciens réguliers qui participent à des projets musicaux prestigieux. Le groupe a été récompensé en 2014 et en 2016 par deux Grammy Awards : l’un pour leur album « Sylva » et l’autre pour un titre de l’album « Family Dinner Volume One ». Interview avec le leader du groupe, Michael League, qui est aussi bassiste, compositeur et producteur, qui nous parle de Family Dinner Volume Two, le nouvel album du groupe.

Partagez l'article !

En quoi Family Dinner – Volume 2 diffère-t-il du Volume 1 ? La démarche créative a-t-elle été la même ?
Le nouvel album est similaire à Family Dinner – Volume One dans le sens où il fait appel à différents artistes sur chaque titres, des artistes qui interprètent leurs propres compositions avec nos arrangements. Mais la différence majeure avec le premier volume, autre que les artistes et les chansons, est le fait d’avoir associé chaque chanteur avec un musicien invité. Dans beaucoup de cas, ces unions sont improbables mais au final, elles fonctionnent parfaitement ! Le chanteur malien Salif Keita associé au flutiste Carlos Malta et au maître brésilien du pandeiro Bernard Aguiar, en est l’exemple le plus criant. On peut aussi citer la légendaire Susana Baca en duo avec Charlie Hunter et sa guitare à 8 cordes. Je suis très excité de la sortie de cet album, car tous ensemble nous avons vécu cette semaine de travail comme une utopie.

Vous avez collaboré avec un large éventail d’artistes venant d’horizons et de pays différents. Qu’apporte cette diversité à cet album ?
Chaque expérience est différente . Elle requiert plusieurs compétences et vous apprend beaucoup. Certains membres de notre groupe ont voyagé et enregistré avec une myriade d’artistes connus de différents horizons. Je pense que c’est une bonne chose pour faire évoluer notre musique. Lors de nos concerts, nous intègrons tout ce que nous apprenons de ces artistes extérieurs, pour l’incorporer à Snarky Puppy.

Dans Family Dinner – Volume Two, vous avez notamment collaboré avec Susana Baca et Salif Keita, deux artistes engagés politiquement dans leurs pays respectifs. Cet opus a-t-il une coloration plus politique ?
Non, ce n’était pas intentionnel. Mais ma musique préférée dans le monde est celle qui est engagée politiquement : de Stevie Wonder à Marvin Gaye en passant par Radiohead. Je respecte les artistes qui défendent les intérêts de ceux que l’on n’entend pas.

Ce nouvel album fait la part belle aux femmes. Cette touche féminine était-elle importante pour votre album ?
Pour être honnête, ce n’est pas quelque chose que nous avons pensé. On a juste élaboré une liste d’artistes avec lesquels nous souhaitions travailler, et beaucoup se sont avérés être des femmes. Mais oui, cela constitue un autre élément important de l’album. La diversité est très importante dans notre musique.

Selon vous, la performance live est le principal moyen d’expression de votre groupe. Comment la scène vous permet-elle de délivrer vos messages ?
La scène est l’endroit où nous nous sentons le plus à l’aise. Nous avons fait plus de 1200 concerts depuis la naissance du groupe. La scène nous apparaît naturelle pour partager notre musique. Chaque soir, les choses sont différentes, aucun concert ne se ressemble. Il y a un nouveau public, une nouvelle ville, une nouvelle salle… voilà pourquoi nous pouvons créer une expérience unique à chaque fois, si nous restons en contact avec ceux qui nous entourent. Le groupe aime ce concept et y adhère totalement.

On sait que vous pouvez être très nombreux sur scène. Comment chaque artiste arrive-t-il à prendre part au projet ?
La chose la plus importante à nos yeux, c’est de servir la chanson. Chaque musicien de Snarky Puppy est assez humble pour faire ce qui est de mieux pour la musique, même si cela signifie de ne pas jouer pendant de longues périodes. Il n’y a pas de place pour l’égo, et je suis reconnaissant qu’aucun d’entre nous en ait un surdimensionné dans la bande.

Vous êtes fortement engagés dans la promotion de la musique dans les établissements scolaires du monde entier. Dans un marché musical plus rude que jamais, est-ce le moyen pour vous de garder votre authenticité ?
Nous croyons fermement au pouvoir de l’éducation musicale. Tous les membres de notre groupe ont soit étudié la musique à l’école, soit eu des enseignants qui ont influés dans leur jeunesse. C’est pourquoi nous ressentons la responsabilité de rendre service à ceux qui souhaitent tirer quelque chose de notre expérience. Mais plus que toute autre chose, nous voulons inciter les gens à faire de leurs visions artistiques une réalité. Le monde a besoin de musiques créatives et vaillantes. J’espère que nous pouvons aider et encourager à créer ces dernières.

Vous remontez sur scène en Amérique et en Europe dans les prochaines semaines. Quels sont vos projets suite à cette tournée ?
Avec Family Dinner – Volume Two et Culcha Vulcha qui sont sortis, nous sommes en tournée jusqu’à la fin du mois d’août. Après cela, la plupart des musiciens vont travailler sur leurs projets solos ou collaborer avec d’autres artistes. Pour moi, mon attention se déplace vers la production d’albums pour d’autres artistes. Je suis en train de faire construire un studio à Brooklyn qui sera ouvert en septembre. J’ai déjà sept albums prévus en collaboration avec d’autres artistes, qui commenceront dès que le studio est terminé. Notre label, GroundUP Music, se développe rapidement. Il va nécessiter beaucoup d’attention de notre part. Il y a aussi des discussions en cours en ce moment même sur l’éventualité d’une deuxième collaboration avec l’orchestre Metropole. Le seul problème aujourd’hui, c’est de trouver le temps de mener à bien toutes les opportunités musicales que nous avons. Mais c’est un problème positif !

Family Dinner – Volume One et Family Dinner – Volume Two
Snarky Puppy
Label : Ropeadope

A lire aussi dans Backstage:

Catfish : Un appel au crowdfunding pour leur album Dohyo

Ethioda : ADN musical multi-ethnique

BOY : « Cet album laisse une trace de notre travail »

Elise Caron : « Ce spectacle est un pont entre l’enfant et l’adulte »

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à