Macbeth: une oeuvre cinématographique d’un esthétisme abyssal
Par Florence Yérémian – Adapter Shakespeare au cinéma n’est pas une mince affaire. En ce qui concerne Macbeth, beaucoup de grands maitres du Septième Art s’y sont risqués à l’exemple d’Orson Welles ou de Kurosawa. C’est à présent au tour du réalisateur australien Justin Kurzel de nous offrir sa vision de l’oeuvre et elle est d’un noir abyssal…
Chacun connait la légende de cette envoutante tragédie : sous l’influence des augures et de sa femme, Macbeth assassine le roi d’Ecosse afin de lui prendre son trône. Rongé par le doute et la culpabilité, il va peu à peu sombrer dans la folie la plus macabre et emporter dans sa démence les grands du royaume ainsi que l’insatiable Lady Macbeth.
Afin de nous faire ressentir cette lente agonie, Justin Kurzel a plongé son film dans une sublime encre mortuaire éclaboussée de sang écarlate. Parant ses protagonistes de tenues funèbres ravivées uniquement par leur crimes, il a opté pour un …