Monsieur K : de l’art et de la repentance

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Par Félix Brun – bscnews.fr/ Monsieur K a un passé dérangeant ; il est devenu un richissime collectionneur et marchand d’œuvres d’art, mondialement connu et reconnu. Sa fortune? il la doit à une peinture léguée par ses parents ; cet illustre tableau de Renoir avait été volé pendant la guerre à une famille juive. Malade, il va mourir dans quelques mois ; c’est le temps qu’il lui reste pour compléter sa collection par une pièce manquante, et chercher le pardon, la rédemption, par une ultime expiation.

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L’existence de Monsieur K est marquée par des évènements indélébiles, la mort volontaire de son père et l’abandon par sa mère : « Un suicide, une disparition et un cancer pour ponctuer des trajectoires pas vraiment dignes. La vie semblait faire justice. A trop vouloir tricher, on s’était exposé à son châtiment. »
Monsieur K est hanté par l’origine criminelle du Renoir qui l’a propulsé au plus haut niveau du commerce de l’art : « La culpabilité est une maladie. Comme le cancer, elle me rongeait de l’intérieur, dans un travail lent et sournois. Chaque fois que je pensais l’avoir oublié, son petit goût amer venait se rappeler à mon bon souvenir. » Monsieur K passe de l’ambition revancharde à la rédemption, à l’accomplissement : « l’accomplissement est une notion aléatoire [….] Le vrai accomplissement, c’est de pouvoir quitter ce monde en regrettant le moins possible ses actes. Ou dit autrement, en portant le moins de culpabilité possible sur ses épaules. »
Marc Michel-Amadry,en expert du monde de l’art, transporte le lecteur dans les galeries, les musées et les salles de ventes. Son récit est pigmenté d’une histoire d’amour platonique entre Monsieur K et Giorgia, d’anecdotes sulfureuses telle l’histoire des sprinters noirs américains Jonh Carlos et Tommie Smith qui ont levé un poing ganté sur le podium des Jeux Olympiques de Mexico en 1968. C’est un livre attrayant, sans mièvrerie ni intellectualisme; l’écrivain maîtrise son sujet, les références sont nombreuses et riches; on incite le lecteur à revisiter et découvrir les œuvres et artistes cités. L’écriture est généreuse, d’un réalisme sidérant quant à la galerie des personnages(sans vouloir ici faire un jeu de mots) qui mettent en exergue les caractères marqués, trempés, la mégalomanie et le narcissisme des collectionneurs, la culpabilité, le remord, le pardon et l’amour.

Monsieur K
Auteur : Marc Michel-Amadry
Edition : Héloïse d’Ormesson

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